Il y a tout juste 15 ans, Microsoft faisait ses premiers pas en tant que constructeur de console avec le lancement aux États-Unis de la Xbox. Le géant de Redmond pensait s'en servir comme cheval de Troie pour faire entrer Windows dans les salons, un objectif que la Xbox One tente de remplir depuis bientôt trois ans.
Le début des années 2000 était une période faste pour les amateurs de consoles de salon. En plus des trois constructeurs historiquement présents sur le marché, Nintendo, Sega et Sony, un nouveau challenger avait décidé de faire irruption et pas des moindres : Microsoft.
Porté par son succès dans l'univers du PC, aussi bien via son système d'exploitation que grâce au lancement de jeux cultes (Age of Empires II, Flight Simulator, Midtown Madness...), le géant de Redmond pensait avoir une carte à jouer sur le marché des consoles de jeux. Pour Bill Gates, alors PDG de l'entreprise, c'était aussi un bon moyen de sortir Windows des bureaux des particuliers pour l'inviter dans les salons et y trouver de nouveaux débouchés.
Une console qui ressemblait déjà à un PC
Pour prendre à contrepied la Dreamcast de Sega et la PlayStation 2 de Sony qui toutes deux opté pour une architecture interne éloignée de celle d'un PC, Microsoft a choisi au contraire de se rapprocher autant que possible d'un terrain qui lui était bien connu.
Au cœur de la console, on retrouve ainsi une version modifiée du Pentium III d'Intel, cadencé à 733 MHz, épaulé par 64 Mo de DDR, partagée entre le processeur et le GPU. Ce dernier est signé NVIDIA et est tout simplement dérivé de la GeForce 3 commercialisée depuis début 2001. La console dispose également de son propre disque dur, d'une capacité comprise entre 8 et 10 Go selon les modèles. Celui-ci servait notamment à stocker les sauvegardes des joueurs.
Dernier raffinement, assez rare à l'époque pour être souligné, la Xbox disposait nativement d'une carte réseau Ethernet 100 Mb/s pour assurer sa connectivité à Internet. En face, la Dreamcast se contentait d'un modem 33,6 kb/s (V34) intégré, tandis que la PlayStation 2 réclamait un adaptateur externe pour cette tâche.
Les débuts du Xbox Live
Il faudra néanmoins attendre exactement un an avant que ce port trouve une réelle utilité, avec le lancement du Xbox Live, en novembre 2002. Microsoft inaugurait ici une plateforme centralisée et payante, permettant aux joueurs du monde entier de communiquer en utilisant une identité unique, le gamertag, sur l'ensemble des titres auxquels ils s'adonnent. Le service inaugurait également des fonctionnalités telles que la discussion audio, encore peu répandues à cette époque sur consoles.
La plateforme connaîtra un démarrage plutôt lent, avec moins de cinquante titres compatibles un an après son lancement. En juillet 2005, quelques mois seulement avant le lancement de la Xbox 360, le Xbox Live ne comptait que deux millions d'utilisateurs.
Une manette qui restera dans les annales
Impossible de parler de la première Xbox sans parler de sa manette qui aura fait couler beaucoup d'encre. Elle avait fait l'objet de très nombreuses critiques en raison de son format trop imposant. Taillée pour de grandes mains, cette manette se révélait être peu agréable à utiliser, ce qui lui a valu plusieurs titres peu recommandables, comme le record de la plus grosse manette de jeu, validé en 2008 par le Guinness.
Cet écart ne sera corrigé qu'en 2002, avec le lancement d'une version « S » plus petite et avec une prise en main améliorée. L'énorme logo Xbox du premier modèle rétrécit nettement, tandis que les sticks analogiques sont plus rapprochés. L'emplacement des boutons a également été revu et le résultat est nettement plus proche de ce que l'on connait aujourd'hui avec les manettes Xbox 360 ou Xbox One.
Un essai non transformé sur le plan commercial
La carrière de la Xbox aura été plutôt courte, le lancement de la Xbox 360 en novembre 2005, ayant totalement éclipsé la première console de Microsoft. L'éditeur abandonnera rapidement le développement de titres sur cette plateforme qui aura pourtant vu naître des franchises comme Fable, Halo ou Forza Motorsport. Le dernier jeu lancé sur Xbox n'est autre que Madden NFL 09, en août 2009, une anecdote qui résume à quel point la machine s'est vendue avant tout sur le marché américain.
En effet sur les 24 millions d'exemplaires écoulés par Microsoft, seuls huit millions l'auront été en dehors de l'Amérique du Nord, avec environ six millions d'unités en Europe et deux millions en Asie, dont seulement 450 000 au Japon, fief historique de Nintendo et Sony. Pendant ce temps, la PlayStation 2 avait trouvé place dans plus de 100 millions de foyers.
Le Black Friday tombe plutôt bien
Cet anniversaire coïncide pratiquement avec le Black Friday, une période généralement riche en promotions, notamment aux États-Unis. Microsoft a justement détaillé l'ensemble des rabais auxquels pourront prétendre les clients américains dans les semaines à venir. Il y est notamment question d'un prix de départ de 249 dollars pour les packs Xbox One S en version 500 Go au lieu de 299 dollars, et d'une réduction de 50 dollars sur les packs Xbox One et Xbox One S avec 1 To de stockage.
En France, Amazon a lancé sa Xbox Week, qui s'étale jusqu'au 20 novembre prochain. Il est là aussi question de mettre en avant la Xbox One S, mais en ajoutant une manette supplémentaire aux packs habituellement proposés. On retrouvera ainsi la Xbox One S de 500 Go avec Forza Horizon 3 et un deuxième contrôleur pour 299,99 euros. Les plus patients tenteront d'attendre une semaine de plus, afin de voir ce que le Black Friday peut bien nous réserver dans l'Hexagone.