NVIDIA vient de signer un trimestre record, en franchissant pour la première fois la barre des 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur un seul trimestre. Une performance inattendue pour le père des GeForce, récompensée par un bond spectaculaire en bourse.
Les responsables de NVIDIA peuvent avoir le sourire. Les résultats présentés ce week-end par l'entreprise vont bien au-delà de toutes les prévisions. Les dirigeants s'attendaient à un chiffre d'affaires avoisinant 1,68 milliard de dollars au troisième trimestre, le résultat final est en réalité de 2,004 milliards de dollars. Un record absolu pour la marque au caméléon.
Une hausse brutale, grâce aux GeForce
En pratique, cela correspond à une hausse de 54 % des revenus en l'espace d'un an, et de 40 % sur trois mois. La marge brute bat elle aussi des records en s'établissant à 59,0 %, alors qu'elle était plutôt attendue entre 57,8 et 58,0 %. Sur un marché où cette marge n'évolue généralement que par dixièmes de points, il s'agit d'une performance remarquable. Le résultat net s'établit quant à lui à 542 millions de dollars sur ce trimestre, contre 246 millions un an plus tôt à la même période.
Ces revenus, NVIDIA les doit principalement à sa branche « Gaming » qui regroupe les ventes de GPU dédiés au jeu vidéo. Celle-ci a connu une croissance de ses ventes de 59 % sur trois mois et de 63 % sur un an grâce au lancement des cartes GeForce GTX 1080, 1070 et 1060. Elles atteignent ainsi 1,24 milliards de dollars, contre 760 millions un an plus tôt. En intégrant le marché professionnel au calcul (stations de travail et datacenters inclus) la progression n'est plus que de 53 % sur un an.
Autre facteur de croissance pour NVIDIA : le marché du « deep learning ». Ce trimestre aura été marqué par les premières livraisons du DGX-1 à plusieurs universités et à des entreprises telles que SAP. Il s'agit pour rappel d'un « superordinateur pour l'apprentissage profond », affiché au catalogue de l'entreprise au tarif de 129 000 dollars. Autre facteur important, le lancement des cartes Tesla P40 et P4 dédiées à ce même usage. De quoi permettre à la marque de quasi tripler en l'espace d'un an ses ventes dans ce secteur, qui représente désormais près d'un huitième de ses revenus totaux.
L'automobile et Tegra sourient aussi au caméléon
Du côté de l'automobile, NVIDIA a également le vent en poupe, notamment grâce à la signature d'un nouvel accord avec Tesla Motors. Il vise à l'intégration du système DRIVE PX2 dans l'ensemble des Model S, Model X et Model 3 en production, afin de gérer le pilotage automatique des véhicules.
Concernant la gamme Tegra, ses ventes sont en hausse de 87 % sur un an. Certains y verront là un coup de pouce en provenance de chez Nintendo, qui a décidé de se reposer sur cette gamme de puces pour animer sa future console, la Switch. Il sera donc intéressant de voir quel impact aura ce nouveau contrat sur les revenus issus de cette gamme, ce qui dépendra fortement du succès de la machine nipponne.
L'explosion en bourse
La réaction des marchés boursiers à ces annonces ne s'est pas faite attendre. Le 11 novembre, l'action NVIDIA a enregistré une hausse de 29,8 %, ce qui porte la valorisation de l'entreprise à environ 59,2 milliards de dollars, soit 167 % de mieux qu'au début de l'année. Il s'agit d'ailleurs là encore d'un record historique pour l'entreprise californienne.
Celle-ci dispose d'ailleurs de solides réserves de liquidités – environ 6,7 milliards de dollars –, qui conjuguées à sa valorisation boursière, pourraient lui permettre de se lancer sereinement dans quelques acquisitions pour se renforcer dans certains domaines. Il reste maintenant à savoir lesquels.