RCS, parfois appelé le « nouveau SMS », est sur les rails depuis plusieurs années maintenant, mais ne parvient toujours pas à s'imposer. Google vient d'annoncer que son application Messenger prenait en charge cette solution, uniquement chez l'opérateur Sprint pour le moment.
Cela fait maintenant plusieurs années que l'on parle de la norme Rich Communication Suite (RCS) de la GSMA. Pour rappel, celle-ci doit remplacer les SMS et MMS traditionnels avec des fonctionnalités supplémentaires. On peut par exemple citer les conversations de groupe ou l'envoi de photos et de vidéos... Soit exactement ce que proposent déjà les messageries instantanées (voir notre dossier), mais de manière native et entre tous les utilisateurs cette fois-ci.
Au tour de Google de mettre en place RCS, avec Sprint pour le moment
En France, deux opérateurs ont déjà sauté le pas depuis l'année dernière : Orange et SFR. Ils ont par contre opté pour un nom commercial différent, Joyn, présentant ce service comme étant le « nouveau SMS ». Aujourd'hui, c'est au tour de Google d'entrer dans la danse, de manière limitée : « Avec Sprint [NDLR : un opérateur américain], nous mettons en place les messages RCS aux clients utilisant des terminaux Android » explique le géant du Net. Ce dernier utilise pour cela la plateforme Jibe qu'il a rachetée en septembre de l'année dernière.
Les clients Sprint qui souhaitent en profiter devront passer par l'application Messenger de Google, qui a récemment été mise à jour en version 2.0. L'année prochaine, l'ensemble des terminaux vendus par Sprint sera équipé de Messenger comme application SMS et MMS par défaut, et pourra donc exploiter RCS.
Il s'agit pour Google d'une première mise en place. Le groupe de Mountain View explique qu'elle lancera RCS « avec plus de partenaires au cours des prochains mois », mais sans plus de détails pour le moment.
Une solution qui a du mal à décoller
Pour que la solution RCS (ou quel que soit le nom commercial chez les opérateurs) perce sur le marché, il faudra qu'elle soit adoptée de manière bien plus large, que ce soit chez les opérateurs de réseau, les fabricants de smartphones et/ou les éditeurs d'applications mobiles.
Pour rappel, certains comme Bouygues Telecom sont encore réticents à sa mise en place : « le périmètre actuel de Joyn ne nous paraît pas suffisant pour justifier les lourds investissements nécessaires à son fonctionnement » nous expliquait l'opérateur en 2012, puis de nouveau en 2015 en réaffirmant que « ce n’est pas le rôle de l’opérateur que d’essayer de faire mieux que ce que font déjà les meilleurs du web ».
Si tout le monde suit le mouvement, cela fera peut-être bouger les choses. Dans tous les cas, le RCS dispose d'un redoutable concurrent : la multitude d'applications de messageries instantanées déjà disponibles, et il ne sera certainement pas facile de les déloger.