Chez Facebook tout va bien. Le réseau social a enregistré un chiffre d'affaires et des bénéfices records au troisième trimestre, ce qui devrait être de très bon augure pour la fin d'année. Néanmoins quelques inquiétudes commencent à apparaitre concernant 2017.
Les trimestres se suivent et se ressemblent chez Facebook, chacun d'eux étant l'occasion de battre de nouveaux records, et le dernier en date ne fait pas exception à la règle. Pour la première fois de son histoire, Facebook a franchi la barre des 7 milliards de dollars de revenus en un seul trimestre – de justesse à 7,011 milliards – signant une progression de près de 56 % en l'espace d'un an.
Quant aux bénéfices, ils ont de quoi donner le vertige, avec un résultat net de 2,379 milliards de dollars, là encore un sommet jamais atteint par l'entreprise fondée par Mark Zuckerberg. L'an dernier à la même époque, ils étaient nettement sous la barre du milliard, à 896 millions de dollars. La progression est donc plus que conséquente.
Une base d'utilisateurs en perpétuelle augmentation
Plusieurs aspects ont permis une telle croissance. Le premier est bien évidemment la progression du nombre d'utilisateurs, qui ne faiblit pas. Facebook compte aujourd'hui 1,788 milliard d'utilisateurs mensuels (MAU) – près d'un quart de la population mondiale – soit 76 millions de plus qu'il y a trois mois, ou 243 millions de mieux que l'an dernier.
La progression est visible sur l'ensemble des zones géographiques, mais le gros de la croissance se trouve du côté de la région Asie-Pacifique et dans le reste du monde, hors Amérique du Nord et Europe, où le nombre d'utilisateurs continue de croître, mais à un rythme plus faible.
Parmi ce 1,788 milliard d'utilisateurs, 1,658 milliard (soit environ 92,7 % du total), passent au moins une fois par mois sur le réseau social en utilisant un terminal mobile. Pour rappel, ces chiffres ne tiennent pas compte de la fréquentation d'Instagram, d'Oculus VR ni de WhatsApp. Le nombre d'utilisateurs passant exclusivement par le site mobile dépasse désormais la barre du milliard, avec exactement 1,055 milliard de personnes. Le nombre d'utilisateurs quotidiens (DAU) atteint quant à lui 1,179 milliard, un chiffre en hausse de 17 % sur un an.
Des revenus par utilisateur qui progressent encore
En moyenne, chaque utilisateur de Facebook a permis de générer 4,01 dollars de revenus lors du dernier trimestre, une valeur en hausse d'un peu plus d'un tiers sur un an. Il existe bien évidemment d'importantes disparités en fonction des zones géographiques.
Un utilisateur nord-américain rapporte ainsi en moyenne 15,65 dollars sur un trimestre (+ 9 % sur trois mois), tandis qu'un européen ne génère en moyenne que 4,72 dollars (stable sur 3 mois). L'Asie-Pacifique (1,89 dollar) et le « reste du monde » (1,21 dollar) ferment la marche. Ces écarts font que les visiteurs du Canada et des États-Unis génèrent à eux seuls 50,3 % des revenus publicitaires, alors qu'ils ne représentent que 12,8 % des MAU.
Vers un ralentissement de la croissance
Malgré toutes ces bonnes nouvelles, Facebook a perdu plus de 4 % en bourse après la présentation de ses résultats, pendant que le NASDAQ ne reculait que de 0,1 %. En cause, les déclarations de Dave Wehner, le directeur financier de l'entreprise, lors de l'habituelle séance de questions-réponses.
Le dirigeant y expliquait que la hausse des volumes de publicités diffusées via Facebook devrait significativement ralentir courant 2017. Il s'attend en effet à ce que la demande de la part des annonceurs ne progresse pas aussi rapidement que les années précédentes, or c'était l'un des principaux vecteurs de croissance pour l'entreprise. Par voie de conséquence Dave Wehner s'attend également à voir « un ralentissement du côté des revenus publicitaires ».
Pour compenser cette baisse, Mark Zuckerberg souhaite que 2017 soit pour l'entreprise « une année d'investissements agressifs ». 250 millions de dollars supplémentaires vont par exemple être injectés du côté de la réalité virtuelle tandis que des investissements soutenus sont prévus pour « recruter de nouveaux talents ».
Il reste maintenant à voir si cela passera par un ou plusieurs rachats d'envergure, une fantaisie que l'entreprise peut largement se permettre, avec ses 30 milliards de dollars de liquidités disponibles et sa valorisation de plus de 340 milliards de dollars.