Lancé en grandes pompes le 2 février 2011 par News Corp., la société du milliardaire australien Rupert Murdock, The Daily a pour originalité d'être particulièrement conçu pour les produits tactiles, et en particulier l'iPad. Mais The Daily fermera officiellement ses portes le 15 décembre prochain, faute de succès.
Entre 20 et 40 $ par an selon la plateforme
The Daily fermera donc ses portes après un peu plus de 22 mois de bons et loyaux services. Son contenu journalistique était disponible pour 99 centimes par semaine sur iPad et tablettes Android, ou 1,99 $ par mois sur iPhone et Kindle Fire. Le tarif à l'année grimpait à 19,99 $ pour les deux derniers appareils cités, ou le double pour l'iPad et les tablettes Android (hors Kindle Fire).
Proposant des contenus à base de graphiques, de photos, de vidéos, et bien sûr de nombreux textes, The Daily est parti avec des ambitions très importantes. Fort d'un investissement colossal de 30 millions de dollars comme base de départ, le journal en ligne était abreuvé de contenus par environ une centaine de personnes, pour un effectif total de près de 170 personnes.
Afin d'arriver à l'équilibre, la société devait donc générer près de 25 millions de dollars par an. Pour atteindre une telle somme, The Daily devait ainsi conquérir plus de 600 000 abonnés à 40 $ par an, ou un peu moins pour les simples abonnements hebdomadaires.
Un nombre d'abonnés insuffisant
Or selon les derniers chiffres officiels de cet été, le quotidien numérique a atteint les 100 000 abonnés, et son maximum aurait été de 120 000 abonnés. Certes, le taux de réabonnement était très élevé (98 %), mais 100/120 000 abonnements sont juste cinq à six fois inférieurs à ses réels besoins de fonctionnement. Perdant des dizaines de millions de dollars par an, le groupe News Corp. a donc décidé d'en terminer définitivement avec cette filiale dépensière, après avoir licencié près d'un tiers de l'effectif cet été et sous-traité des rubriques auprès d'autres partenaires.
Certains journalistes de The Daily seront transférés vers le New York Post, qui appartient au même groupe. Reste à savoir quelles conséquences aura ce fiasco sur le marché de la presse en ligne. Cet échec poussera assurément à réfléchir à deux fois n'importe quel groupe de presse souhaitant lancer un acteur dédié aux tactiles. La meilleure solution à l'heure actuelle reste bien de concevoir un site ou une application spécifique aux appareils tactiles, tout en gardant le contenu disponible en ligne normalement.