Sony a publié ses résultats financiers pour le deuxième trimestre de son année fiscale 2016. Il en ressort un chiffre d'affaires et des bénéfices en nette baisse, ce que le constructeur peut en partie mettre sur le compte d'une parité du yen qui n'est pas à son avantage.
Le deuxième trimestre aura été plutôt compliqué pour Sony. Le géant nippon affiche en effet un chiffre d'affaires de 1 689 milliards de yens, soit 14,74 milliards d'euros, en recul de 10,8 % par rapport à la même période l'année dernière. Son bénéfice est quant à lui en baisse de 85,6 % sur un an et s'affiche à 4,8 milliards de yens soit à peine 42 millions d'euros. La douche est donc, à première vue, plutôt froide.
Le yen, un coupable parmi d'autres
Selon Sony, ce recul est principalement dû aux fluctuations du cours du yen. La monnaie japonaise est aujourd'hui mieux appréciée qu'en 2015 et cela a un impact négatif sur les comptes de l'entreprise, qui sont libellés ainsi. Concrètement, un appareil vendu 100 dollars rapportait 12 200 yens à l'entreprise, aujourd'hui ce même montant ne correspond plus qu'à 10 200 yens. « À taux de change constants, les ventes sont approximativement stables », se défend ainsi le géant de l'électronique auprès de ses investisseurs.
Le groupe nippon explique également son bénéfice plus mince que l'an dernier par l'impact négatif des tremblements de terre qui ont frappé la région de Kumamoto, où la société a installé plusieurs usines. Sur ce trimestre, environ 75 millions d'euros ont été déduits des bénéfices pour couvrir les coûts causés par la catastrophe. Une moins-value de 32,8 milliards de yens, ou un peu plus de 285 millions d'euros, a également été enregistrée en raison de la cession prochaine des activités de production de batteries au groupe japonais Murata, annoncée fin juillet.
Le téléphone pleure
Si le yen est une excuse valable pour justifier d'une partie de la baisse des revenus de Sony, en regardant dans le détail les résultats de chaque branche, on s'aperçoit que certaines d'entre elles ont flanché plus que les autres. C'est notamment le cas de Mobile Communications, la ramification dédiée à la production de smartphones et de terminaux mobiles.
Sur le dernier trimestre, elle a enregistré des revenus de 168,8 milliards de yens (1,47 milliard d'euros), en recul de 39,6 % sur un an, ou de 34 % si l'on se penche sur les chiffres à taux de change constants. Pour expliquer cette dégringolade, Sony évoque « une réduction des ventes de smartphones dans les zones géographiques les moins rentables » ainsi qu'une baisse des volumes de vente pour les terminaux de milieu de gamme.
Effectivement, entre avril et septembre 2016, Sony a vendu 6,6 millions de smartphones, contre 13,9 millions l'an dernier à la même époque. Actuellement, Sony écoule moins de smartphones que de PlayStation 4, une statistique sur laquelle il n'était pas évident de parier il y a encore quelques trimestres. La tendance ne devrait d'ailleurs pas s'améliorer de ce point de vue, la marque ayant revu à la baisse ses prévisions de ventes de smartphones à 17 millions cette année, contre 19 millions annoncés en juillet dernier.
Néanmoins, la restructuration opérée par l'entreprise dans cette branche a semble-t-il porté ses fruits, puisque les pertes opérationnelles de 20,6 milliards de yens (180 millions d'euros) enregistrées l'an dernier, laissent place à un bénéfice de 3,7 milliards de yens (32 millions d'euros).
La PlayStation 4 reste reine
Du côté de la branche Game & Network Services (G&NS), qui regroupe la vente de consoles et la gestion du PlayStation Network, la situation est meilleure. À taux de change constants, Sony s'enorgueillit d'une hausse de 2 % des revenus, mais en tenant compte des fluctuations du yen, il est plutôt question d'une baisse de 11,3 %, avec un chiffre d'affaires de 319,9 milliards de yens, ou 2,79 milliards d'euros.
Le bénéfice opérationnel recule quant à lui de 20,6 % pour s'établir à 19 milliards de yens (165 millions d'euros). Malgré ce net repli, la branche G&NS reste celle affichant le plus gros bénéfice, derrière les services financiers, abonnés à la première place du podium.
Sony explique que la baisse de revenus est notamment due à des réductions de prix consenties sur la PlayStation 4, partiellement compensées par un rebond des ventes de logiciels. Le constructeur fait également savoir que ces baisses de prix n'ont par contre pas eu d'impact significatif sur les bénéfices, en raison de réductions simultanées des coûts de production de la machine, qui ont limité les dégâts.
Au dernier trimestre, Sony a écoulé 3,9 millions de PlayStation 4, un score comparable aux 4 millions enregistrés l'année dernière sur la même période. La marque a d'ailleurs maintenu son objectif de 20 millions d'exemplaires vendus sur l'exercice en cours, contre 17,7 millions un an plus tôt, le constructeur misant certainement sur le succès de la PS4 Pro pour gonfler ses chiffres de ventes à Noël.
La télévision oublie ses déboires passés
Nous nous attarderons enfin sur la section Home Entertainment & Sound (HE&S), regroupant la production de téléviseurs, de platines Blu-ray et de périphériques audio. Il y a quelques années, celle-ci affichait des pertes colossales et avait nécessité une profonde restructuration pour tenter de retrouver le droit chemin.
Force est de constater que celle-ci a elle aussi porté ses fruits, puisque malgré un recul de 18,7 % du chiffre d'affaires, à 234,9 milliards de yens (2,05 milliards d'euros), la branche HE&S affiche un bénéfice opérationnel de 17,6 milliards de yens, à quelques longueurs seulement de G&NS.
Les ventes de téléviseurs se portent d'ailleurs assez bien avec une légère hausse des volumes de vente par rapport à l'an passé, avec 3,1 millions d'unités vendues, contre 3 millions tout rond un an plus tôt. Là aussi, Sony maintient ses objectifs annoncés en juillet dernier, avec 12 millions de télés écoulées d'ici fin mars 2017.
Pas de miracle en bourse
Après l'annonce de ces résultats, l'action de Sony a enregistré une baisse de 2,16 % à la bourse de Tokyo, alors que l'indice Nikkei reculait de près de 1,8 %, ce léger repli n'est donc pas très significatif. La valorisation du géant de l'électronique s'établit à 36 milliards d'euros.