Les trimestres se suivent et se ressemblent chez Amazon. Lors du troisième quart de l'année, c'est encore de ses Web Services dont le géant de la distribution tire la majeure partie de ses bénéfices, tandis que ses activités en dehors des États-Unis lui coûtent de plus en plus cher.
Encore et toujours, Amazon continue de croître à vitesse grand V. La société fondée par Jeff Bezos poursuit en effet sa croissance à un rythme très élevé, même si toutes ses activités ne connaissent pas le même succès.
Deux chiffres sinon rien
Commençons le tour du propriétaire par le chiffre d'affaires. Au dernier trimestre il s'élève à 32,7 milliards de dollars, contre « seulement » 25,4 milliards de dollars un an plus tôt à la même période, soit une augmentation annuelle de 29 %. Excusez du peu.
Sur 12 mois glissants, le total s'établit à 128 milliards de dollars, contre 100,6 milliards l'an passé. 58,6 % de ces revenus sont issus du e-commerce en Amérique du Nord, contre 32,7 % pour cette même activité dans le reste du monde. Les 8,7 % restants sont le fruit de la branche Amazon Web Services, sur laquelle nous reviendrons un peu plus tard.
Le résultat opérationnel est lui aussi en progression, avec un bénéfice de 575 millions de dollars, à opposer aux 406 millions enregistrés au troisième trimestre 2015, soit une hausse de 42 % sur un an. Sur 12 mois glissants, la progression est encore plus nette, puisque l'on passe de 1,7 milliard de dollars à 4 milliards, soit une progression de 136 %. Le bénéfice net a quant à lui triplé en un an, passant de 79 millions de dollars à 252 millions.
Make international great again
Si globalement tout semble très bien se passer pour Amazon, si l'on regarde ses comptes d'un peu plus près, le géant du commerce en ligne a toujours une grosse épine, bien enfoncée dans le pied. En effet, si ses revenus issus du commerce en ligne en dehors de l'Amérique du Nord continuent de grimper (10,6 milliards de dollars, en hausse de 28 % sur un an), cette activité reste encore déficitaire. Ses pertes se sont d'ailleurs bien creusées au dernier trimestre et s'établissent à 541 millions de dollars, contre 208 millions il y a un an, et moins de 150 millions lors des trois trimestres précédents.
Pendant ce temps, sur le continent nord-américain, les ventes s'établissent à 18,9 milliards de dollars, en hausse de 26 % sur un an, avec un bénéfice opérationnel de 255 millions de dollars, en progression lui aussi, mais de 37 % cette fois-ci.
Finalement, et comme d'habitude, c'est de sa branche Amazon Web Services que le géant du commerce en ligne tire le plus gros de ses bénéfices. Avec des revenus de 3,2 milliards de dollars au troisième trimestre, (en hausse de 55 % sur un an), cette division est parvenue à dégager un résultat opérationnel de 861 millions de dollars, qui a doublé en l'espace d'un an.
Les frais postaux explosent encore
Il y a un dernier élément sur lequel Amazon connait une croissance continue : les frais postaux. Au dernier trimestre, la société de Jeff Bezos a enregistré 2,15 milliards de dollars de revenus au titre de l'expédition de ses produits, mais a déboursé 3,89 milliards de dollars à cette fin, soit un déficit de 1,74 milliard de dollars . Celui-ci est en hausse de 42 % sur un an, puisqu'il ne s'établissait qu'à 1,23 milliard de dollars au troisième trimestre 2015.
Pour limiter ses coûts et tenter de contenir ce poste de dépenses, Amazon s'est récemment lancé dans le fret maritime avec Amazon China et se constitue une flotte de gros porteurs aériens, notamment via la location de 40 Boeing 767-300. Deux initiatives qui doivent permettre de renforcer le maillage du commerçant mais surtout de maîtriser ses frais. L'entreprise dispose également de quelques milliers de camions qui parcourent les États-Unis, et a également tenté récemment de se porter acquéreur de Colis Privé en France.