L'Union européenne ne veut pas se laisser distancer sur l'exploration spatiale et elle souhaite également renforcer son autonomie. La Commission vient d'annoncer une série de mesures allant dans ce sens.
L'Europe compte bien rester un acteur majeur de l'exploration spatiale. La Commission européenne vient d'ailleurs de dévoiler les grandes lignes de sa nouvelle politique sur le sujet. L'enjeu est important puisque les programmes spatiaux proposent « des services qui sont devenus indispensables dans le quotidien de chacun ».
« Développer et promouvoir l'influence de l'Europe dans l'espace »
Et sur ce secteur, la concurrence est rude avec les autres pays (États-Unis, Japon, Chine, etc.), mais aussi les compagnies privées qui se lancent dans l'aventure, avec un certain succès et des idées nouvelles. C'est par exemple le cas de SpaceX (et prochainement de Blue Origin) qui a relancé la guerre des prix (voir notre analyse). Afin de « développer et promouvoir l'influence de l'Europe dans l'espace et augmenter ses parts de marché », la Commission vient d'annoncer une série de mesures.
Dans les grandes lignes, elle explique ainsi que les secteurs privé et public doivent pouvoir utiliser pleinement les données issues des programmes spatiaux, notamment afin de renforcer la sécurité et la défense des pays. De plus, elle « encourage » à utiliser le système de positionnement par satellites Galileo (une alternative aux systèmes américains GPS et russe GLONASS). Celui-ci ne sera par contre opérationnel qu'en 2020.
Deux points importants : l'autonomie et les entrepreneurs spatiaux
L'Europe souhaite également maintenir son autonomie vis-à-vis des autres continents, « un élément stratégique pour la mise en place des politiques de l'UE, de l'industrie, des entreprises et de la sécurité ». Cela passera par exemple par l'arrivée des nouveaux lanceurs Ariane 6 (2020) et Vega C (2018) qui seront utilisés pour mettre en orbite les futurs satellites de l'Europe (une trentaine de prévus d'ici les 10/15 prochaines années).
La Commission veut aussi favoriser l'émergence de nouveaux modèles économiques en mettant en avant « les entrepreneurs spatiaux » et en encourageant le développement des start-ups dans le domaine spatial. Elle souhaite également avancer sur le projet Space Situational Awareness (SSA) dont le but est de protéger les infrastructures spatiales des menaces comme les débris, la « météo » et les cyberattaques. Enfin, elle revient sur son initiative GovSatCam, un satellite de communications gouvernemental. Un projet lancé il y a plusieurs années déjà, mais qui n'est visiblement pas tombé dans les oubliettes.
Dans tous les cas, l'Europe rappelle qu'elle investit lourdement dans le spatial avec 12 milliards d'euros entre 2014 et 2020 pour ses projets. Pêle-mêle, il est question de Galileo qui se met doucement en place et de Copernicus. Pour rappel, ce dernier est le volet européen du GEOSS (Global Earth Observation System of Systems), un programme mondial d'observation de la Terre initié par l'Europe, les États-Unis, le Japon et l'Afrique du Sud.
L'Europe veut être présente sur « le long terme »
Pour conclure, la commissaire européenne Elżbieta Bieńkowska explique que l'espace est « important » et elle affirme que l'Europe investit dans ce domaine sur « le long terme ». Bref, l'Union européenne a des grandes ambitions et elle veut attirer de nouveaux talents, indispensables pour continuer à se développer.
Il ne s'agit pour le moment que des grandes lignes, nous aurons certainement l'occasion de revenir sur les plans du vieux continent lorsque nous aurons de plus amples informations.