Le fournisseur d'accès de Google, spécialisé dans la fibre optique, annonce la mise en pause des déploiements dans plusieurs villes et des réductions de personnel. L'entreprise annonce vouloir remettre à plat ses choix technologiques. Les réseaux hertziens seraient la prochaine étape.
C'est désormais officiel, la fibre n'est plus le seul objectif de Google Fiber, lancé il y a maintenant cinq ans. Dans un billet de blog, l'entreprise annonce qu'elle se prépare à effectuer d'autres choix pour de futurs déploiements. Si elle se félicite de sa croissance, la société affirme que « notre plan se concentre sur de nouvelles technologies et méthodes de déploiement pour rendre l'Internet ultra-rapide plus répandu qu'aujourd'hui ».
Concrètement, elle doit continuer à déployer le réseau dans les villes où le travail est déjà entamé. Et bien entendu de continuer à opérer le service dans les villes avec des clients actifs. Pour les municipalités en cours d'étude, les plans de déploiement seront mis en pause, « le temps d'affiner notre stratégie ».
Google Fiber compte reprendre les discussions une fois ses choix techniques seront mieux calés. « Dans cette poignée de villes toujours en phase exploratoire, et dans certaines zones liées, nous réduirons notre personnel » déclare-t-elle encore.
Un coût et des gains inconnus, le patron s'en va
Google Fiber réduit donc fortement la voilure sur ses déploiements en fibre. Il faut dire que la démarche est très coûteuse, et que déployer de la fibre est un travail de longue haleine. L'un des buts premiers de l'initiative était de démontrer qu'une alternative existe aux câblo-opérateurs, peu appréciés des Américains. La démonstration semble faite, comme celle des difficultés du projet et le refus de certaines villes de contribuer à l'avancée du réseau estampillé Google.
Rappelons aussi que, si Google Fiber se vante d'un chiffre d'affaires en forte croissance, le groupe se garde bien de publier le moindre détail. L'initiative est intégrée dans la rubrique comptable « autres paris », soit les projets à long terme et expérimentations d'Alphabet, qui perdait encore 185 millions de dollars au deuxième trimestre. Craig Barratt annonce d'ailleurs quitter son poste de PDG de la partie « Access », pour tout de même rester en tant que conseiller.
Les réseaux hertziens en ligne de mire
Quelle est donc la suite pour les déploiements de « Fiber » ? Selon plusieurs médias cet été, l'entreprise compterait se lancer dans les réseaux hertziens, qui permettent de couvrir bien plus de terrain avec de l'Internet haut débit qu'en fibre, pour un coût bien entendu réduit. La filiale a d'ailleurs déjà obtenu des autorisations d'expérimentation en ce sens.
Rappelons qu'en France, des tests sont déjà autorisés pour la 4G fixe, qui doit notamment servir à compléter ou remplacer la couverture via les boxes dans les zones rurales. Bouygues Telecom relance d'ailleurs sa box 4G dédiée, sans limite de consommation de données, comme nous l'avait confirmé l'opérateur. Elle reste tout de même réservée à quelques villes.