Alors qu'il se sépare de 11 % de ses employés, Intel affiche un chiffre d'affaires « record » et un bénéfice en hausse. Le rachat d'Altera semble porter quelques fruits financiers, alors que la cession de McAfee attend encore sa complétion l'an prochain.
Le directeur financier d'Intel n'a pas caché sa confiance. Au troisième trimestre, le fondeur affiche un chiffre d'affaires amélioré de 9 % sur un an, pour atteindre 15,8 milliards de dollars. Le bénéfice net suit le même chemin, pour atteindre 3,4 milliards de dollars. Pour la société, il s'agit de revenus records, portés par les bonnes performances des groupes datacenters et Internet des objets. Pourtant, le cours de l'action a chuté d'environ 5 % à cette annonce.
Le groupe affiche une marge brute de 63,3 %, en augmentation de 0,3 % comparée au troisième trimestre 2015. La société l'explique par des prix de vente plus élevés dans ses principaux segments, grand public et entreprises. « Cela a été en partie contrebalancé par des coûts de démarrage d'usine plus élevés (principalement en 10 nm), le groupe de solutions mémoire non-volatile, ainsi que les coûts d'acquisition, notamment d'Altera », spécialiste des puces FPGA, explique le directeur financier du groupe dans ses commentaires (PDF).
Rappelons que ces dernières semaines, Intel a présenté Joule, une puce destinée à l'internet des objets et a évoqué Kaby Lake (voir notre analyse), sa prochaine génération de puces grand public, censée être assez puissante pour certains jeux comme Overwatch. Côté business, la société a surtout ouvert ses lignes de production 10 nm à ARM, un marqueur important.
Des revenus en hausse, mais des volumes en baisse sur le PC
Les revenus de la division Internet des objets ont grimpé de 19 % (689 millions de dollars), quand ceux des datacenters connaissent une hausse de 10 % (avec une augmentation de volumes de ventes de 12 %). Il reste que la division « informatique grand public » voit ses volumes chuter de 5 % sur les trois derniers mois (comme constaté par les analystes) ; son chiffre d'affaires reste en hausse de 5 % (8,9 milliards de dollars) grâce à une hausse des prix de 6 %. Le marché PC n'est clairement plus l'élément porteur du groupe.
À noter que la division des solutions programmables, en clair la filiale Altera, a des revenus en hausse de 6 % sur un an (425 millions de dollars). L'entreprise, au rachat annoncé en juin 2015, a coûté 16,7 milliards de dollars à Intel, qui prépare son avenir avec ce type de solutions. Sur le trimestre, le groupe a généré environ 5,8 milliards de dollars de liquidités, payé 1,2 milliard de dollars de dividendes et dépensé 457 millions de dollars pour racheter 13 millions d'actions. Au total, sa dette s'établit à 27,6 milliards de dollars.
La restructuration prévue jusqu'à la mi-2017
Mais l'activité la plus importante en interne reste la restructuration du groupe, qui se sépare de 12 000 employés, soit 11 % de son effectif total. Cela concerne près de 80 % des postes français, avec la fermeture de plusieurs laboratoires dans nos vertes contrées. Dans son document financier, Intel estime le coût total de l'opération à 2,3 milliards de dollars, dont 1,8 milliard ont déjà été dépensés. Sur le quatrième trimestre, le groupe s'attend encore à sortir 250 millions de dollars, pour une fin à la mi-2017.
Du côté des cessions, Intel intègre encore les résultats de sa division Securities (anciennement McAfee) aux siens, alors qu'elle cède officiellement 51 % de ses actions à un fonds d'investissement. Annoncée le mois dernier, l'opération doit être finalisée d'ici le deuxième trimestre 2017. En attendant, la branche sécurité contribue à sa manière à la bonne performance du groupe, avec un chiffre d'affaires de 537 millions de dollars, en hausse de 6 % sur un an.
Pour le quatrième trimestre, Intel s'attend à afficher des revenus stables, autour de 15,7 milliards de dollars. Cela même avec une marge brute en baisse (prévue à 61 %, contre 63,3 % actuellement). Les dépenses de recherche et développement devraient, elles, grimper d'un milliard de dollars d'un trimestre à l'autre, pour atteindre 5,2 milliards. Cela notamment à cause de la mise en place de nouveau matériel en usine pour la production en 10 nm.