ExoMars : l'atterrissage de Schiaparelli s'est déroulé suivant le plan... jusqu'à un certain point

TGO va bien, merci pour lui
Tech 4 min
ExoMars  : l'atterrissage de Schiaparelli s'est déroulé suivant le plan... jusqu'à un  certain point

Le bilan de la mission ExoMars 2016 est pour le moment mitigé. Si l'orbiteur TGO fonctionne parfaitement bien, ce n'est pas le cas du module Schiaparelli. L'ESA a donné des détails sur la descente et son atterrissage sur Mars, qui ne s'est pas exactement passé comme prévu.

Ce matin, l'ESA tenait une conférence de presse afin de faire le point sur le déroulement de sa mission ExoMars 2016. L'occasion pour l'agence européenne de rappeler que la mise sur orbite de Trace Gas Orbiter (TGO) s'est parfaitement bien déroulée. Les responsables expliquent qu'ils ont « le plein contrôle de l'engin », qu'il est « prêt pour la science et pour relayer des signaux ». 

Schiaparelli a envoyé l'ensemble des données de sa descente sur Mars

Pour rappel, TGO doit notamment servir de relai pour le rover de la mission ExoMars 2020 ainsi que pour le module Schiparelli. Ce dernier était d'ailleurs au centre des questions de la conférence de presse, il faut dire que son état de santé inquiète et que l'on ne sait toujours pas ce qui s'est passé exactement lors de la descente.

Les ingénieurs de l'ESA expliquent qu'ils ont tout de même pu « collecter l'ensemble des données de la descente », ce qui représente environ 600 Mo. Ils ajoutent par contre que ce qui s'est passé durant la phase finale d'atterrissage reste encore flou et que l'analyse des données continue.

Les problèmes commencent au moment de larguer le parachute

Pour rappel, Schiaparelli embarque trois dispositifs de freinage : un bouclier thermique pour son entrée dans l'atmosphère (cette première phase permet de réduire sa vitesse de 21 000 km/h à 1 700 km/h environ), un parachute (qui permet de descendre à 320 km/h) et enfin neuf moteurs pour la fin de la descente qui sont censés se couper juste avant l'atterrissage (la vitesse prévue au moment de l'impact est de 10 km/h).

L'analyse des données indique que le bouclier a parfaitement rempli son rôle, ce qui est « une très bonne nouvelle » pour l'ESA. Ensuite, le déploiement du parachute s'est déroulé conformément au plan établi, mais le premier couac intervient lorsqu'il faut s'en séparer. Cette opération aurait été réalisée une quinzaine de secondes trop tôt, sans plus de détails pour le moment. De leur côté, les rétrofusées se sont bien mises en marche, mais l'ESA ne peut pas confirmer pour le moment qu'elles aient toutes fonctionné correctement. « Il semble probable qu'elles se soient éteintes plus tôt que prévu, à une altitude qui reste à déterminer ».

À la question « Schiaparelli est-il en un seul morceau ? », la réponse de l'agence européenne est simple : « nous ne savons pas ». Elle ajoute que, « depuis la surface [de Mars] nous n'avons pas de données » et que les transmissions ont été coupées environ 50 secondes avant l'arrivée du module sur le sol martien.

Une annonce qui va dans le sens de la déclaration d'un des scientifiques de la mission hier dans l'après-midi, alors que Schiaparelli devait normalement être arrivé sur Mars. Il expliquait en effet être « un peu inquiet » car le signal UHF capté par des télescopes indiens (la porteuse, pas les données) avait été coupé, et qu'il s'était « vraiment éteint au moment de l’impact ». Toutes les sondes, les orbiteurs et les télescopes sur Terre tentent actuellement de capter un signal de Schiaparelli.

L'analyse des données continue, cela ne change rien pour ExoMars 2020 

Bref, « les données que nous recevons nous permettent de comprendre parfaitement le déroulé des événements et les raisons qui ont contrecarré l’atterrissage en douceur » affirme David Parker, le directeur de l'ESA pour l'exploration spatiale robotisée. Une commission a été mise en place afin d'enquêter sur cet incident et l'agence ne veut pas spéculer sur les causes pour le moment.

David Parker ajoute que, « du point de vue technique, nous avons obtenu exactement ce que nous attendions d’un test, c’est-à-dire de précieuses informations sur lesquelles travailler ». Le test était par contre censé aller plus loin avec des mesures de plusieurs instruments sur place, pendant une durée de quelques jours à une semaine environ en fonction de la durée de vie des batteries.

Dans tous les cas, l'état de santé de Schiaparelli et/ou les causes des dysfonctionnements n'auront en théorie aucune incidence sur la mission ExoMars 2020, affirment en cœur plusieurs responsables de l'ESA. Même son de cloche avec Francis Rocard, directeur de l'exploration du système solaire au CNES qui expliquait hier que Schiaparelli « a pour but de préparer le futur à plus long terme ».

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