Suivant l’avis de la CADA, le ministère de l’Éducation nationale vient de transmettre à l’association Droits des lycéens l’algorithme d’Admission Post-Bac... sous forme de scan ! L’organisation en appelle désormais à l’aide de volontaires pour décrypter ces lignes de code.
Comme nous l’avait annoncé la ministre Najat Vallaud-Belkacem la semaine dernière (voir notre interview), la Rue de Grenelle a fini par dévoiler les rouages de ce programme au travers duquel sont décidées les affectations d’étudiants au sein des établissements de l’enseignement supérieur, à partir de vœux formulés par les futurs élèves.
Si l’association Droits des lycéens se félicite d’avoir obtenu gain de cause après sept mois d’attente, quelle ne fut pas sa surprise de recevoir un scan d’une dizaine de feuilles (PDF) où figurent différentes lignes de code affublées de commentaires – comportant parfois des fautes d'orthographe... Contrairement au ministère des Finances, qui a décidé en avril dernier de déposer sur FramaGit et GitHub le code source de son logiciel de calcul de l’impôt sur le revenu, l’Éducation nationale a donc opté pour une solution bien moins pratique.
Résultat, l’association en appelle aujourd’hui à l’aide de chercheurs et d’informaticiens pour comprendre le contenu de ce qui vient de lui être transmis. « Soucieuse d’apporter la transparence sur un outil à l’impact important sur la vie de dizaines de milliers de bacheliers », Droits des lycéens espère pouvoir à terme « publier rapidement un document explicatif ». Elle promet également d’étudier l’algorithme « du point de vue légal, de manière à vérifier sa compatibilité avec les textes législatifs et réglementaires ».
Un dépôt GitHub a été ouvert (voir ici). Il est également possible d’envoyer sa contribution via un formulaire en ligne (ça se passe par là).
Frein à la transparence
Si la Rue de Grenelle a rapidement été la cible de critiques sur Twitter, la manœuvre étant perçue comme de nature à décourager ceux qui réclament plus de transparence, la secrétaire d’État au Numérique Axelle Lemaire s’est de son côté félicitée du « progrès considérable » que représente la transmission des codes sources, « même s’il reste des marges ».
@bortzmeyer @Rue89 je pense que c'est fait exprès pour faire chier.
— ugo bourdon (@ugobourdon) 18 octobre 2016
L’intéressée a également fait référence à sa loi Numérique, en vigueur depuis une dizaine de jours, qui « exige la lisibilité du code transmis ». Il faudra toutefois attendre un décret en Conseil d’État, prévu d’ici la fin de l’année, pour que le citoyen puisse demander la communication des règles définissant les traitements algorithmiques fondant des décisions individuelles...
La nlle loi exige la lisibilité du code transmis.
— Axelle Lemaire (@axellelemaire) 18 octobre 2016
Oui il faut faire mieux. Mais combien de pays ouvrent leurs codes? #verreamoitieplein https://t.co/17Q7pQLL5R