Projet Rome : Microsoft permet la transmission des états entre applications

Encore faut-il l'utiliser
Logiciel 4 min
Projet Rome : Microsoft permet la transmission des états entre applications

Microsoft a commencé à mettre en avant récemment les premiers éléments de son projet Rome, qui ambitionne de permettre aux applications de s’échanger des expériences utilisateurs complètes. Dans Windows 10, une API permet ainsi de transmettre des scénarios d’utilisation, une fonction qui faisait jusqu’à présent sentir son absence.

Il s’agit d’un vide dans le système que beaucoup ont souligné, notamment quand Continuum a été présenté : si l’on utilise Windows 10 sur un smartphone ou une tablette, il n’est pas possible de reprendre le travail en cours sur un PC. Les informations sont synchronisées, mais on parle d’un scénario plus spécifique, comme la transmission directe d’un email en cours d’écriture ou la préparation d’un trajet sur Cartes.

Une longue absence

Ce type de fonctionnalité était d’autant plus attendu qu’elle existait déjà dans la galaxie Apple, sous le nom de Handoff, et qu’il s’agissait d’un attribut qu’on pouvait légitimement attendre d’une plateforme qui se veut la même pour tous les appareils. Microsoft travaille en fait depuis un moment sur la question pour proposer une solution globale. Il s’agit du projet Rome, dont une première partie est présente dans Windows 10 depuis l’Anniversary Update.

Curieusement, Microsoft n’avait pas frontalement abordé les capacités avant son billet de blog de la semaine dernière. Cam Scott, responsable développement chez l’éditeur, aborde ainsi un monde dans lequel beaucoup possèdent de multiples appareils. Il met en avant la nécessité de passer d’une vision centrée sur l’appareil à une autre centrée sur l’humain. Les activités réalisées sur un smartphone sont rarement prises en compte sur les autres.

L'API centrale pour la transmission des états

Le projet Rome, en travaux depuis plusieurs années, est décrit comme « une plateforme pour créer des expériences qui transcendent l’appareil unique pour s’harmoniser sur plusieurs appareils ». Le développeur doit être en mesure de créer des scénarios dans lesquels l’utilisateur est au centre des services, ses données, travaux et actions l’accompagnant.

L’API Remote Systems, disponible depuis l’Anniversary Update du 2 août, est un premier pas dans cette direction. Cam Scott aborde donc le scénario d’un développeur possédant une application de streaming musical. La télémétrie lui indique que les utilisateurs s’en servent sur des PC, tablettes et smartphones. Il aimerait donc pouvoir proposer une fonction simple : transférer le flux d’un appareil vers un autre. Un scénario qui, dans l’absolu, n’a rien de fou, Spotify le proposant déjà par exemple.

windows 10

Découvrir les appareils puis négocier les connexions

L’API s’utilise en fait en deux temps. Premièrement, le RemoteSystemWatcher s’occupe de détecter les appareils et de les mettre en relation. En d’autres termes, il s’agit d’un service de découverte. Deuxièment, la connexion entre les appareils s’établit via le Bluetooth ou le Wi-Fi, via l’utilisation d’une API qui existait déjà, RemoteLauncher.LaunchUriAsync. La coordination des deux API permet la transmission d’un état d’un appareil vers un autre, pour qu’une tâche en cours soit reprise telle quelle.

Remote Systems prend d’autant plus d’importance que l’ambition de Microsoft avec Windows 10 n’a pas changé d’un iota : une plateforme utilisable partout. Un socle technique identique, avec les mêmes API pour relier des ordinateurs, tablettes, smartphones, Xbox, HoloLens et ainsi de suite. Dans un univers où des objets équipés d’un même système sont amenés à se multiplier (ce qui n’a pourtant rien d’une garantie), la bascule des états d’un appareil vers un autre est une fonctionnalité cruciale.

L'éternelle question du suivi par les développeurs

Cependant, comme tout ce qui touche à Windows 10, la question demeure : les développeurs vont-ils suivre le mouvement ? Puisqu’il s’agit d’une API, il faut en effet qu’ils connaissent son existence, et qu’ils imaginent des scénarios à partir de son utilisation. La question pourrait être également posée pour Microsoft lui-même, puisque l’éditeur ne propose pas ce type de fonctionnalité dans Windows 10 encore.

Le projet Rome complète en fait la vision « idéale » de la firme autour des applications UWP, qui sont censées fonctionner partout de la même manière, seule l’interface évoluant pour s’adapter à l’écran disponible. Malheureusement, l’avenir d’UWP n’est pas assuré, et il n’est pas nécessaire de chercher loin pour trouver les premières difficultés. Facebook par exemple fournit trois applications pour Windows : Facebook, Messenger et Instagram. Aucune des trois n’est UWP puisqu’il s’agit de conversions de moutures iOS. Résultat, des téléchargements lourds et aucune adaptation de l’interface.

Une première étape

Microsoft indique en fin de présentation que l’API Remote Systems est dans tous les cas un premier pas, même s’il s’agit de la pièce centrale du projet Rome. Ne reste finalement plus qu’à voir comment les développeurs réagiront dans les prochains mois, et ce que l’éditeur proposera pour compléter sa vision. En attendant, ceux qui veulent s’essayer à cette API peuvent consulter la documentation liée, les exemples fournis, et récupérer l’édition Community de Visual Studio. La dernière version du SDK Windows sera évidemment nécessaire. 

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