Le régulateur des transports allemand demande à Tesla de ne plus utiliser le terme Autopilot dans ses publicités afin « d'éviter les malentendus et de fausses attentes des clients ». Cette annonce arrive quelques jours après la fuite d'un rapport ministériel jugeant cette fonction « dangereuse ».
Aujourd'hui, Tesla devait faire une annonce « inattendue », c'est du moins ce que laissait entendre son PDG Elon Musk sur Twitter, avant de la repousser à mercredi. Mais le constructeur automobile vient de se faire griller la politesse par le régulateur des transports allemand qui lui demande officiellement d'arrêter d'utiliser le terme Autopilot – « pilotage automatique » en français – dans ses publicités.
Autopilot : le mot de la discorde entre l'Allemagne et Tesla
En effet, comme le rapportent nos confrères de Bild et le confirment ceux de l'AFP, l'autorité fédérale du transport routier Kraftfahrt-Bundesamt (KBA) a envoyé une lettre à Tesla dont le contenu est sans équivoque : « Afin d'éviter les malentendus et de fausses attentes des clients, nous demandons que le terme prêtant à confusion de Autopilot ne soit plus utilisé dans les publicités ».
Le régulateur présente l'Autopilot de Tesla comme une « assistance au conducteur » et « non à un véhicule hautement automatisé qui peut être utilisé sans une attention constante du conducteur ».
Un « danger » pour la circulation ? Oui, selon un rapport interne
Cette annonce fait suite à un rapport ministériel interne dévoilé par Der Spiegel et repris par Reuters qui jugerait cette fonctionnalité comme « un danger considérable de circulation ». Plusieurs griefs seraient mis en avant. Il serait notamment question de l'ordinateur de bord qui ne préciserait pas quand il ne serait pas en mesure de gérer une situation, de capteurs qui ne proposeraient pas une distance suffisante de détection et d'un système de freinage automatique qui ne serait pas satisfaisant.
De son côté, le ministère explique à nos confrères de l'AFP que « l'évaluation finale du ministère des transports concernant la fonction de pilote automatique de la Model S de Tesla n'est pas encore disponible ». Il rappelle que, dans tous les cas, le conducteur doit rester maitre de son véhicule.
Tesla rappelle que le conducteur doit rester vigilant à tout moment
Chez Tesla, c'est toujours la même ligne de conduite qui est appliquée : « Nous avons toujours été clairs avec nos clients sur le fait qu'Autopilot est un système d'assistance à la conduite qui nécessite que le conducteur soit vigilant à tout moment ». En France, le constructeur explique sur son site que son « pilotage automatique » permet « de suivre parfaitement la route, de changer automatiquement de voie en actionnant simplement le clignotant et d'adapter sa vitesse grâce à son régulateur de vitesse dynamique qui réagit en fonction du trafic ».
Lors de l'activation de l'Autopilot, le conducteur doit pouvoir reprendre le contrôle du véhicule si nécessaire et garder les mains sur le volant. Avec la mise à jour 8.0 (voir cette actualité), la voiture vérifie régulièrement que c'est bien le cas et peut même désactiver le pilotage automatique si besoin. Dans tous les cas, Tesla joue sur l'ambivalence de son terme Autopilot ou pilotage automatique et la décision de l'Allemagne pourrait être suivie par d'autres pays. Affaire à suivre.
Quoi qu'il en soit, l'enquête sur l'accident mortel impliquant une Tesla Model S avec le pilote automatique activé est toujours en cours par le régulateur américain et les conclusions définitives ne sont pas encore connues.