Et si les caméras embarquées utilisées depuis quelques années par les forces de l’ordre retransmettaient leurs images en direct ? C’est en tout cas la piste que compte explorer le gouvernement, après l’attaque de policiers ce week-end à Viry-Châtillon (Essonne).
Interpellé à l’Assemblée nationale par Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, Manuel Valls a expliqué hier que le ministre de l’Intérieur lui avait fait différentes propositions afin d’éviter que de tels drames se reproduisent : films anti-caillassage sur les véhicules de police, tenues totalement ignifugées, etc.
« Une réflexion sera également engagée sur l’usage possible des caméras mobiles, non plus seulement a posteriori, mais aussi en temps réel, a poursuivi le Premier ministre. Cela permettra de visualiser à distance les circonstances d’une intervention et les moyens à déployer en renfort le cas échéant. »
Ces fameux appareils, en principe portés au niveau du torse par les gendarmes et policiers équipés, ne fonctionnent pas tout le temps. Ils doivent simplement être activés dès lors que « se produit ou est susceptible de se produire un incident, eu égard aux circonstances de l'intervention ou au comportement des personnes concernées ». Leurs images sont conservées pendant six mois, afin de servir éventuellement de preuve en cas de procédure visant un agent ou un justiciable. Mais en aucun cas ces caméras ne retransmettent leurs images en direct.
Vers une expérimentation dès 2017 ?
L’enjeu de la réforme envisagée par Manuel Valls se situe à la fois sur le plan du droit (le Code de la sécurité intérieure indique expressément que l’enregistrement des caméras-piétons « n'est pas permanent ») et sur le plan technique - comment relier ces joujoux à 1 200 euros pièces aux commissariats, de façon sécurisée ?
Le débat pourrait se poursuivre très prochainement au Parlement, puisque les députés ont souhaité, dans le cadre du projet de loi « Égalité et citoyenneté », qu’une expérimentation soit menée l’année prochaine en vue de rendre obligatoire l’activation des caméras-piétons lors des contrôles d’identité.