Lors de son habituelle conférence d'octobre, Google a présenté deux nouveaux smartphones, les Pixel (XL), les premiers à embarquer de série le nouvel Assistant maison. La firme a également multiplié les objets connectés, avec un répéteur Wi-Fi, une clé Chromecast Ultra compatible 4K UHD et l'enceinte connectée Home.
La conférence a commencé par un discours de Sundar Pichai, le PDG de l'entreprise, inhabituel pour un tel évènement. « Nous passons d'un monde dirigé vers le mobile à un monde dirigé vers l'IA » a-t-il clamé, répétant l'objectif de l'entreprise de miser sur l'apprentissage et la personnalisation.
La société a ainsi mis en avant Google Assistant, le successeur de Google Home, intégré dans la messagerie Allo. Cela avec le but de « construire un Google pour chacun de nos utilisateurs », disponible via smartphone, l'enceinte Home ou sur ordinateur. En combinant son Knowledge Graph, la reconnaissance de requêtes naturelles, la traduction, la reconnaissance vocale ou du contenu des images, Google ambitionne donc de comprendre l'ensemble de l'environnement de l'utilisateur.
Google présente ses smartphones Pixel (XL)
Sans grande surprise, Google a dévoilé son smartphone Pixel, conçu par la firme elle-même. Elle vante l'avantage de maîtriser à la fois le matériel et le logiciel, un discours qu'on retrouve plutôt du côté d'Apple habituellement. « Nous nous engageons à fournir le meilleur de Google avec notre propre matériel, pour le long terme » clame l'entreprise.
S'il n'a pas la primauté d'Android 7.0 (réservée au LG V20), il est le premier appareil à embarquer Google Assistant par défaut. C'est le centre d'attention du smartphone, qui apparaît directement sur le lanceur d'applications, à l'apparence semble-t-il réservée à la gamme. L'Assistant permet notamment de dicter des messages à envoyer à des contacts, notamment via des applications tierces comme Viber et WhatsApp.
Du côté de la photographie, Google vante la stabilisation vidéo et la fonction SmartBust pour les clichés. Cette fonction permet de prendre une rafale de photos, parait-il sans délai de capture. Au programme, bien entendu, une grande netteté même en mouvement. À noter que les possesseurs de Pixel pourront disposer d'un stockage illimité pour les photos et vidéos en format original sur Google Photos, y compris pour les vidéos en 4K Ultra HD. Un point important, le service limitant normalement cette formule illimitée aux médias dont la qualité ne dépasse pas certaines conditions : 16 mégapixels pour les photos, 1080p pour les vidéos.
Il sera décliné en deux tailles, 5 pouces (1080p) pour le Pixel et 5,5 pouces (2 560 x 1 440) pour le Pixel XL. Il dispose d'un écran AMOLED, d'une puce Qualcomm Snapdragon 821 quad-core, de 4 Go de LPDDR4, d'un lecteur d'empreintes et d'un appareil photo de 12,3 Mpixels.
Le Pixel disposera d'une batterie de 2 770 mAh, contre 3 450 mAh pour le XL. Comme la plupart des smartphones Android de sa génération, le Pixel dispose du chargement rapide. Google revendique 7 heures d'usage en 15 minutes de chargement, sans préciser de quel usage il s'agit bien entendu. Ils seront disponibles en versions 32 Go et 128 Go, à partir de 649 dollars. Aucune précommande n'a été annoncée pour la France.
Côté logiciel, le smartphone proposera les mises à jour automatiques, introduites avec Android 7.0. Le téléphone pourra également récupérer de nombreuses informations directement depuis un iPhone en l'y connectant (photos, vidéos, sms, favoris, etc.). Une réponse à l'application Move to iOS d'Apple, proposée sur le Play Store.
Le casque Daydream View pour la réalité virtuelle
Google continue aussi de miser sur la réalité virtuelle via les téléphones, en présentant son casque dédié Daydream View, accompagné de la télécommande Daydream présentée à la conférence I/O en mai. Censé être plus léger que les casques équivalents, il doit se connecter automatiquement au téléphone, proposant un alignement automatique de l'écran avec le casque.
Le groupe de Mountain View a présenté plusieurs « expériences » Daydream, dont une centrée sur la prochaine franchise de films issus de l'univers de JK Rowling, avant de revenir sur les applications maison qui seront compatibles, dont Google Play Films et YouTube. Le casque et la télécommande seront proposés à 79 dollars à partir de novembre, même si la disponibilité française n'a pas été précisée.
Répéteur Wi-Fi, Chromecast compatible 4K UHD et enceinte connectée
L'entreprise a ensuite présenté à la chaine plusieurs produits, en premier lieu Google Wifi, un répéteur Wi-Fi censé être posable n'importe où, y compris contre un mur. Google oblige, il doit être « intelligent » en gérant lui-même le signal et en permettant de passer automatiquement d'un point à un autre, en changeant de canal Wi-Fi. Une fonction qui n'est pas nouvelle, étant notamment proposée par Linksys sur certains de ses produits. La norme Wi-Fi utilisée n'est pas indiquée. Il sera proposé en précommande en novembre, pour une livraison dès décembre pour 129 dollars, ou 299 dollars en lot de trois.
Le système de diffusion Google Cast gagne un nouveau membre avec le Chromecast Ultra, une clé HDMI compatible 4K Ultra HD, avec HDR et Dolby Vision. Une nouveauté sans surprise, sinon qu'il proposera un port Ethernet via son port de charge. Il sera vendu au tarif de 69 dollars en novembre, sans prix français pour le moment. Cela reste tout de même une importante augmentation de prix par rapport au Chromecast v2, proposé à 39 euros en France. Notons tout de même que Google Play Films doit aussi proposer les contenus en 4K à partir de novembre.
Enfin, l'entreprise a re-présenté son enceinte connectée Google Home, censée marcher sur les plates-bandes de l'Amazon Echo, déjà largement implanté aux États-Unis. Au programme, une enceinte avec une intégration de l'Assistant et la compatibilité avec six services de musique, dont Pandora, Play Musique et Spotify. Il dispose d'un double micro, pour améliorer la qualité de son, et d'un bouton pour couper la capture. Un compromis pour ceux qui voudront de l'enceinte, mais s'inquièteront de l'avoir constamment allumée.
Google Home doit aussi pouvoir interagir avec d'autres appareils connectés, comme une clé Chromecast. Il sera ainsi possible de demander de « Regarder Stranger Things sur ma TV » pour lancer la lecture de la série Netflix via la clé HDMI. L'enceinte est proposée en précommande aux États-Unis, pour 129 dollars.
« Actions on Google » pour interagir avec l'Assistant
À partir de décembre, avec le programme « Actions on Google », les développeurs pourront concevoir des interactions entre leurs services et Google Assistant, qui doit devenir l'intermédiaire entre l'utilisateur et l'appareil. Ils pourront soit créer des « actions directes », par exemple des commandes vocales pour la domotique, soit des « actions via des conversations », qui demandent un dialogue avec l'utilisateur.
Google a aussi prévu un « Embedded Assistant SDK », pour intégrer Google Assistant dans des produits tiers, par exemple des enceintes connectées, à l'image de Google Home. Il doit être proposé à partir de l'année prochaine. Une stratégie qui rappelle en un sens celle de Google Cast, d'abord fourni via les clés Chromecast avant d'être étendu à d'autres appareils audio et vidéo.
Avec cette conférence, Google a donc confirmé sa concentration sur la personnalisation de ses outils, l'intelligence artificielle et, bien sûr, les objets connectés. Si l'entreprise se départit de sa marque Nexus pour privilégier Pixel, il n'en reste pas moins que les deux nouveaux smartphones semblent rester dans la lignée de ce que propose déjà l'entreprise, notamment sur le design. Il reste tout de même à voir comment se déclineront concrètement les promesses logicielles, en particulier sur les commandes vocales et l'Assistant, qui devient le nouveau point central affiché de Google, face à la concurrence d'Alexa, Cortana et Siri.