Et si la « Journée Défense et Citoyenneté » permettait de détecter, en plus des problèmes d’illettrisme, le manque de compétence des adolescents en matière d’informatique ? C’est ce que propose un sénateur, à l’appui d’un amendement au projet de loi Égalité et citoyenneté.
Anciennement connue sous le nom de « JAPD », la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) est aujourd’hui une étape obligée pour chaque jeune, notamment pour pouvoir ensuite passer le bac ou obtenir le permis de conduire. Entre 16 et 18 ans, les citoyens en devenir sont ainsi tenus de participer à ces journées organisées sous la houlette des forces armées, où ils sont sensibilisés aux enjeux de défense. Remplaçant le service militaire, la JDC sert également à soumettre les futurs adultes à des tests d’évaluation des apprentissages fondamentaux de la langue française, établis par l’Éducation nationale.
Mais pour Pierre Camani, sénateur socialiste du Lot-et-Garonne, il conviendrait d’étendre sans plus attendre ce dépistage de l’illettrisme à « l’illectronisme ». Au programme : de petits exercices d’informatique (probablement de type recherche en ligne ou traitement de texte). « Une maîtrise minimale des outils numériques est, en effet, aujourd’hui requise pour un nombre toujours croissant d’activités quotidiennes : recherche d’emploi, démarches administratives, information, consommation, etc. »
Mieux détecter les problèmes d'inclusion numérique
L’élu voudrait qu’en cas de résultats insuffisants, les jeunes soient incités « à passer le Passeport Internet Multimédia (PIM) ou le Brevet Internet et Multimédia adultes (B2i adultes) et à se rendre dans un Espace Public Numérique (EPN) proche de leur domicile, ou dans tout autre lieu de médiation numérique labellisé par l’État et identifié sur l’annuaire des lieux de médiation numérique pour être aidés dans l’appropriation des outils numériques ». Il s’agirait aussi selon lui d’une manière pour les pouvoirs publics de se doter « d’indicateurs adaptés à l’état actuel des sociétés numériques et aux nouveaux objectifs d’e-inclusion ».
Son amendement devrait être examiné la semaine prochaine par le Sénat, en séance publique. Lors des débats relatifs au projet de loi Numérique, un député en avait déposé un identique. Aucune discussion n’avait cependant eu lieu, l’élu en question n'ayant finalement pas soutenu son amendement (très probablement parce qu'il était absent).