Microsoft va fermer son bureau de Londres, responsable jusqu’à présent de la plupart des développements de Skype. Plusieurs centaines d’emplois sont menacés, mais on a pour l’instant peu de détails sur le nombre exact de licenciements prévus.
L’information, confirmée par Microsoft, revêt plusieurs facettes. D’un côté, la fermeture du bureau de Londres signifie le licenciement de tout ou partie des 220 employés anglais, et jusqu’à 330 autres supplémentaires situés à Redmond. De l’autre, elle touche à l’avenir de Skype et la manière dont l’éditeur envisage l’évolution de son outil de communication.
Difficile adaptation
Microsoft a indiqué au Financial Times qu’il s’agissait avant tout d’unifier certains postes ayant trait à l’ingénierie logicielle. Un « processus de consultation » sera mis en place « pour aider ceux qui seront concernés par les redondances ». Sous-entendu, il y a trop d’employés qui travaillent sur Skype. La société ne donne par contre pas d’informations précises sur le nombre de postes qui seront supprimés.
Depuis son rachat pour 8,5 milliards de dollars, Skype a beaucoup changé. L’infrastructure sur laquelle il repose n’a plus rien de commun avec le modèle P2P qui était employé auparavant. Depuis, la plateforme de communication a dû faire face à un nombre croissant de défis, notamment la multiplication des systèmes mobiles. L’avènement de Slack en 2013 remet également son rôle en question dans les entreprises.
Actuellement, on peut déduire de ces mouvements que Microsoft compte poursuivre le développement de Skype depuis son siège à Redmond. Un alignement renforcé avec ses autres produits est donc à prévoir. C’est là également qu’entrent en piste certaines rumeurs insistantes sur l’avenir de Skype.
De gros projets seraient en préparation
Il y a environ deux semaines, on a ainsi pu lire que Microsoft travaillait sur une fonctionnalité nommée Skype Teams, qui aurait dans les grandes lignes les attributions de Slack. A priori une application spécifique, on y trouverait donc de nombreux outils liés à l’organisation du travail en équipe, avec messagerie, partage de documents et ainsi de suite.
Ars Technica, de son côté, souligne que Skype possède actuellement un nombre très (trop) important de client : la version Win32 pour Windows (la plus utilisée), l’actuelle application pour Windows Phone/10 Mobile, la nouvelle mouture UWP pour l’ensemble des appareils sous Windows 10, les applications mobiles pour Android et iOS, ainsi que les clients web, pour macOS et Linux. Pour ce dernier, une nouvelle version entièrement remaniée est d’ailleurs en travaux.
Un nouveau client « universel » en préparation ?
Selon nos confrères, qui citent des sources « proches » du sujet, Microsoft travaillerait sur un nouveau client, avec cette fois l’objectif de le décliner en autant d’applications qu’il y a de plateformes concernées. Son nom de code serait « Skype for Life » et serait le pendant grand public du service, aux côtés de Skype for Business pour les entreprises. Ce développement serait la priorité actuelle, Microsoft prévoyant de basculer toutes les autres versions en mode maintenance. De là proviendrait la « redondance » abordée par l’éditeur.
Difficile pour le moment de confirmer ou infirmer de telles informations, mais la nouvelle version pour Linux fournit une piste. Elle est bâtie sur la version web, dont elle reprend la liste exacte des fonctionnalités, en ajoutant petit à petit des spécificités. Il n’est pas interdit d’imaginer que Microsoft pourrait généraliser cette reprise pour fournir un socle totalement uniforme à toutes les plateformes. Après tout, les outils permettant d’utiliser des langages web dans des applications natives sont légion. Il faudra bien sûr voir comment évolue la version web qui, si elle est techniquement réussie, ne possède pas toutes les fonctions de Skype, notamment le partage de bureau.