Emploi : bientôt une commission d’enquête sur les conséquences de l’automatisation ?

Schumpeter 2.0
Droit 2 min
Emploi : bientôt une commission d’enquête sur les conséquences de l’automatisation ?
Crédits : microgen/iStock

Alors que la robotisation risque de conduire à la suppression de nombreux emplois dans les années à venir, le député Frédéric Lefebvre réclame la constitution d’une commission d’enquête parlementaire dédiée aux « conséquences de l’automatisation sur le marché de l’emploi ».

« La question est de savoir si cette automatisation va être bénéfique ou non pour notre économie ? Si elle va déboucher sur une augmentation des emplois ou au contraire une diminution de ceux-ci ? Si cela va améliorer nos conditions de travail, les rendre plus sûres et moins pénibles ? » Les interrogations soulevées par le parlementaire Les Républicains, par ailleurs candidat à la primaire de la droite, sont nombreuses.

Des réponses ont déjà été apportées par quelques études. Dans une note d’analyse publiée cet été, France Stratégie expliquait par exemple que « l’homme conserve un avantage comparatif sur la machine, de telle sorte que tous les emplois ne sont pas automatisables, loin de là ». « Seuls » 15 % des salariés français pourraient aujourd’hui être remplacés par un robot. L’organisme public insistait également sur le fait que « l’automatisation engendre un besoin accru en « compétences sociales », de telle sorte qu’existe en réalité une complémentarité entre l’homme et la machine ».

Accompagner la transition

Frédéric Lefebvre voudrait quoi qu’il en soit approfondir ces recherches, et surtout préparer le terrain pour les années à venir. L’élu craint « des suppressions d’emplois » et une « polarisation » du marché du travail – entre emplois qualifiés et peu qualifiés –, avec à la clé « des phénomènes d’inégalité ou d’exclusion sociale » liés à un chômage trop important.

Pour plancher sur ces questions mêlant aspects économiques, sociologiques, techniques... l’ancien secrétaire d’État demande la création d’une commission d’enquête parlementaire composée de trente membres. Elle serait chargée d’examiner l’ensemble des « conséquences de l’automatisation sur le marché de l’emploi », précise la proposition de résolution de Frédéric Lefebvre, qui semble être soutenue par le député PS Luc Belot (par ailleurs rapporteur du projet de loi Numérique) ainsi que par le centriste Philippe Vigier.

D’une durée maximale de six mois, les commissions d’enquête parlementaires se traduisent avant tout par des auditions et par la remise d’un rapport final – dont les conclusions ne sont pas forcément suivies d’effets...

Il y a fort à parier pour que le député se serve de cette commission d’enquête pour faire avancer l’un de ses autres chevaux de bataille : le revenu de base, auquel s’oppose le gouvernement (voir notre article). Il faudra pour cela que la majorité adopte sa proposition de résolution, ce qui est loin d'être gagné.

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