La progression de Windows 10 continue, même si la période de gratuité est maintenant terminée. Sa part de marché à l’échelle mondiale s’approche des 25 %, au détriment de toutes les autres versions de Windows. Mais le système, sorti il y a un an, peut-il continuer à ce rythme ?
Selon NetMarketShare, qui mesure la fréquentation des sites et fournit des statistiques sur les appareils, la part de marché de Windows 10 est maintenant de 23 %. Un bon de quatre points par rapport à juillet, ce qui n’a rien d’étonnant. Microsoft a largement prévenu que la promotion s’arrêtait le 30 juillet, provoquant sans doute une nouvelle vague de migrations à la fin du mois. L’arrivée de l’Anniversary Update a également pu en décider certains, sans parler des méthodes parfois brutales pour pousser à la mise à jour, pour lesquelles Microsoft s'est « excusé » tardivement.
Un démarrage sur les chapeaux de roues
Sur sa première année, Windows 10 a pu profiter de divers effets, dont les principaux sont la nouveauté et surtout sa promotion. Microsoft avait choisi de rendre en effet son système gratuit si les utilisateurs des versions 7 et 8/8.1 mettaient à jour leur machine. Une manière pour l’éditeur de ponctionner dans les parts de marché des anciennes versions, que les entreprises trainent toujours comme des boulets, facteurs de fragmentation.
La question est donc maintenant de savoir si ce rythme va perdurer. Il est peu probable cependant que Microsoft espère un doublement des parts de marché d’ici fin juillet 2017. La firme avait fait le pari très ambitieux d’arriver à un milliard d’appareils (tous types confondus) sous Windows 10 dans les deux à trois ans qui suivaient sa sortie. Au bout d’un an, les 350 millions de machines avaient été atteints. Un très bon score – en fait le meilleur jamais réalisé par un Windows – mais dont la croissance était largement tributaire de la promotion. Microsoft a d’ailleurs avoué que son objectif ne pourrait pas être rempli.
L'inévitable question du rythme
Que va-t-il se passer alors maintenant ? La part de marché va mathématiquement continuer à croitre. Des utilisateurs renouvellent en permanence leur ordinateur, et même l’achat d’un autre form factor comme les tablettes hybrides profitera au système. Cependant, son attractivité devra tenir compte aussi, justement, de l’écosystème constitué par l’ensemble des machines sous Windows 10.
Ce pourrait être la grande force du système, mais il y a des grains de sable dans une mécanique que Microsoft aurait préféré parfaitement huilée. Idéalement, les utilisateurs doivent pouvoir utiliser les mêmes applications partout, disposant d’une synchronisation universelle de leurs données sur PC, tablettes, smartphones, Xbox One et même HoloLens. Dans la pratique, c’est un peu plus compliqué que ça.
Le déficit creusé dans la partie mobile
Si le socle technique est en effet le même, une mauvaise stratégie a mené les Lumia à la catastrophe. Non pas qu’ils manquaient de qualités, mais ils n’avaient que leur ergonomie différente à proposer. Le plus gros problème pour la firme est un manque d’applications qui, même s’il s’est réduit avec le temps, reste dans tous les cas ancré dans l'esprit des utilisateurs. Côté éditeurs, l’équation est simple : le budget est déjà parti dans les versions Android et iOS, pas le temps de s’occuper d’un troisième larron à la part de marché négligeable.
Un constat qui explique très bien les raisons qu’a Microsoft de renforcer ses outils de développement, la mise en avant de l’unification de la plateforme (encore récemment sur Xbox One) ou encore le rachat de Xamarin. L’entreprise sait qu’il faudra plus que des clins d’œil pour motiver les troupes. Or, à la clé se tient un possible renouvellement mobile salvateur, mais le terrain devra cette fois être mieux préparé. Une partie des utilisateurs aimerait sans doute un smartphone possédant un lien plus évident avec son PC sous Windows 10, à la manière de ce que partagent un iPhone et un Mac. Mais on en revient dans tous les cas au même problème : le Store doit continuer à se remplir pour créer de « l’envie ».