Altice vient de faire sa rentrée, et celle-ci promet d'être animée. Lors d'une conférence réservée aux investisseurs et analystes, la direction du groupe de Patrick Drahi a déroulé sa nouvelle stratégie un peu plus en détail, tout en prenant soin de laisser quelques zones d'ombre.
L'offre publique d'échange sur les actions de SFR Group, révélée ce matin, n'est que la partie visible des ambitions d'Altice pour les prochains mois. L'entreprise néerlandaise veut en effet mettre en place un véritable plan de bataille visant a générer des synergies sur tous les fronts possibles.
Vers l'intégration de nouvelles filiales
Le plan d'Altice ne se limite en effet pas à cette opération. Dans les prochains mois, le groupe va intégrer en son sein deux de ses sous-traitants actuels. Parilis est le premier cité. Il s'agit d'un « fournisseur historique » de l'entreprise dans le domaine du déploiement de la mise à jour et de la maintenance de son réseau câble. Le second n'est autre qu'Intelcia, un spécialiste des centres d'appel, disposant de 13 sites répartis entre le Cameroun, la France et le Maroc. Là encore, il s'agit d'un partenaire historique d'Altice.
L'objectif de l'intégration de ces deux entreprises est de renforcer les synergies envisageables avec l'ensemble des opérateurs du groupe, y compris ceux situés aux États-Unis. La firme de Patrick Drahi estime également que ces ajouts permettront d'améliorer la qualité de service pour ses 50 millions de clients. Le montant de ces futurs rachats n'a pas été dévoilé.
Promis, aucun changement côté emploi
Lors de la traditionnelle séance de questions-réponses, les dirigeants d'Altice ont soigneusement contourné celles ayant trait à la rémunération que devront verser ses filiales pour l'utilisation de ses méthodes industrielles et commerciales. Tout au plus, on apprendra que le modèle n'est pas encore fixé avec précision et qu'il sera semblable à ce que l'on peut déjà observer dans d'autres secteurs.
Concernant SFR, la question de l'emploi a aussi été rapidement évoquée. Altice affirme qu'aucun changement de politique n'est à prévoir « en matière de relations sociales et de gestion des ressources humaines ». L'accord « New Deal » prévoyant jusqu'à 5 000 suppressions d'emplois d'ici 2019 ne devrait donc pas être remis en question pour le moment.
Zive utilisé par 0,2 % des clients de VOD en France
Enfin, Altice a levé timidement le voile sur deux nouvelles initiatives. La première sobrement baptisée Altice Studios, doit donner naissance à une entité capable de créer de nouveaux contenus pour les chaînes du groupe mais aussi pour sa plateforme de SVOD Zive. Celle-ci doit encore convaincre, n'étant utilisée que par 0,2 % des consommateurs de vidéo à la demande, selon un rapport du CNC daté de juin. Pour référence, Netflix l'était par 25,8 % et Canalplay par 18,5 %.
Le deuxième, Altice Channel Factory, est un peu plus ambitieux. Son objectif consiste à la création de nouvelles chaînes de télévision pour les FAI maison. Peu de détails ont encore filtré quant à ces projets, la patience reste donc de mise avant de découvrir ce qu'ils peuvent bien réserver, en espérant que leur mise en place ne se traduira pas, une fois encore, par de nouvelles augmentations tarifaires pour les abonnés.