Le ministère de l’Éducation nationale vient de dévoiler les « banques de ressources numériques » qui seront dorénavant mises à la disposition des professeurs et de leurs élèves (du CM1 à la troisième) dans le cadre du plan pour le numérique à l’école. Vingt millions d’euros ont été alloués à ces manuels scolaires interactifs.
« Des appels d'offre seront lancés dès septembre 2015 pour que tout soit prêt pour la rentrée 2016. Cinq disciplines de collège seront couvertes en priorité : le français, les mathématiques, les langues étrangères, l'histoire-géographie et enfin les sciences » avait promis François Hollande en mai 2015, lors de la présentation officielle de son plan pour le numérique à l’école.
Alors que des millions d’enfants et d’adolescents reprennent aujourd’hui le chemin de l’école ou du collège, l’exécutif a présenté hier les ressources pédagogiques retenues suite à ce fameux appel d’offres. Tout ne sera cependant pas opérationnel dès cette rentrée, la Rue de Grenelle évoquant une disponibilité progressive « avec au moins 30 % des ressources dès septembre », pour atteindre 100 % « fin décembre 2016 ».
30 % des ressources accessibles à la rentrée
Derrière ces ressources « multimédia, enrichies, interactives », se cachent les grands noms ornant habituellement les manuels scolaires : Belin, Hachette, Hatier, Bayard, Nathan... Le ministère parle plus exactement de « Banques de ressources numériques pour l’École (BRNE) », dont les « contenus et services numériques associés offrent la possibilité d’enrichir l’enseignement disciplinaire, le travail en équipe pédagogique et la réalisation de projets interdisciplinaires ».
Avec ces contenus et services, le gouvernement entend donner davantage de moyens aux professeurs, notamment pour appliquer les nouveaux programmes (apprentissage de la programmation informatique, éducation aux médias et à l’information,...). Ils pourront ainsi proposer des choses plus vivantes à leurs élèves, que ce soit sur une tablette – s’ils en ont une –, ou en vidéo-projection par exemple. L’idée est bien entendu que les jeunes soient de leur côté plus attentifs de par l’interaction des contenus proposés (animations, exercices ludiques, vidéos,...), qu’ils puissent profiter d’un suivi individualisé, etc.
Des contenus libres et gratuits (pour trois ans)
L’ensemble de ces contenus sont « libérés de droits et gratuitement mis à disposition pour l’ensemble des enseignants et des élèves des cycles 3 et 4 [du CM1 à la troisième, ndlr] à partir de la rentrée 2016 pour une utilisation et une réutilisation dans le cadre pédagogique sur une durée de trois ans (avec reconduction possible) » explique le ministère de l’Éducation nationale. Les jeunes devraient même y avoir accès à la maison, parfois en mode hors-ligne.
Mathieu Jeandron, le Directeur du numérique pour l’éducation, nous expliquait en mars dernier que la Rue de Grenelle finançait ces banques de ressources « pour un montant qui devrait avoisiner les 20 millions d'euros sur trois ans » – soit la durée du plan pour le numérique à l’école, dont le budget total a été estimé à 1 milliard d’euros par le chef de l’État (toujours sur trois ans). L’intéressé ambitionnait également d’atteindre les 40 % de collèges participant au plan numérique dès cette rentrée, c’est-à-dire en fournissant une tablette pour leurs élèves de cinquième. Petit hic : seuls 25 % d’établissements ont finalement accepté l’offre de l’État pour cette année...
« On n'est pas là pour faire du chiffre, on est là pour que ce soit efficace ! » avertissait néanmoins Mathieu Jeandron. « Évidemment, il faut se donner une ambition avec un chiffre, mais ce qui est important c'est que là où il y a des tablettes, les élèves en bénéficient réellement, qu'on travaille effectivement sur les savoirs fondamentaux et qu'on arrive à lutter contre le décrochage, qu'on avance sur l'éducation aux médias et à l'information grâce aux supports numériques... »