L'ICO, le bureau britannique en charge de la protection de la vie privée, a annoncé qu'il comptait enquêter sur les nouvelles conditions d'utilisation de WhatsApp, qui ouvrent le partage de données avec Facebook. Contacté, le groupement européen des CNIL nous indique être vigilant sur le sujet.
Il y a quelques jours, WhatsApp a mis en place de nouvelles conditions d'utilisation et une nouvelle politique de confidentialité. Leur but principal est d'entériner le partage d'informations entre le service de messagerie instantanée et son propriétaire, Facebook. Il s'agit notamment de fournir au géant les numéros de téléphone et d'autres données pour mieux connaître l'utilisateur, lui proposer de meilleures suggestions et publicités sur Facebook ou encore lutter contre le spam.
Une analyse de la CNIL britannique
La nouvelle a été accueillie avec froideur par les utilisateurs. Il faut dire que l'entreprise reste vague sur l'étendue du partage de données et ce qui se passe pour les utilisateurs ne disposant pas de compte Facebook. Tout juste indique-t-elle que ces derniers n'auront pas à créer de compte.
De quoi attirer l'attention de l'Information Commissionner's Office (ICO), l'équivalent britannique de notre CNIL. « Nous avons été informés des changements. Les organisations n'ont pas besoin d'avoir l'approbation de l'ICO pour revoir leurs conditions, mais ils doivent rester en accord avec la loi sur la protection des données. Nous examinons cela » a ainsi annoncé la commissaire Elizabeth Denham le 26 août. Elle souhaite « lever le voile » sur ces changements.
30 jours pour refuser le partage
Contactée, la CNIL nous donne la position du G29, le groupement européen des autorités de protection des données personnelles. « Les changements de privacy policy sont suivis avec beaucoup de vigilance par le G29 et chacune des autorités européennes. L’enjeu est celui de la maîtrise par l’individu sur ses données quand elles sont combinées par les grands acteurs de l’internet » rappelle ainsi le groupement. En clair, le croisement de données entre services est un point sensible pour les CNIL européennes, comme en témoignent les procédures à l'encontre de Google et Facebook par exemple.
En attendant, WhatsApp propose tout de même une porte de sortie en refusant les nouvelles conditions d'utilisation ou, si elles ont été acceptées, en se rendant dans les paramètres du compte dans l'application. Une option spécifique y apparait pour désactiver le partage. Attention tout de même : elle n'est disponible que pendant 30 jours.