Une circulaire ministérielle invite les préfets à favoriser l’insertion des premiers étudiants de la « Grande école du numérique ». Malgré un tout premier bilan qui semble contrasté, une nouvelle vague de labellisations est prévue pour la fin du mois.
C’est François Hollande qui avait solennellement fixé l’objectif de la « Grande école du numérique », en septembre 2015 : 10 000 personnes formées sous trois ans. Après une première vague de labellisations (il n’y a en réalité pas d’école à proprement parler, mais un réseau de formations reconnues un peu partout sur le territoire), quelques apprenants commencent aujourd’hui à sortir de formation.
Pour mémoire, plus de 170 formations courtes – entre 3 et 24 mois – sont actuellement proposées. Leur particularité ? Elles s’ouvrent à tous les publics (jeunes sans formation, personnes en reconversion professionnelle...), et tournent autour de huit familles de métier en lien avec les nouvelles technologies : développeur, chargé de projet numérique, infographiste et webdesigners, webmarketer, support réseau et câblage, maintenance.
Premiers retours de terrain
Une instruction interministérielle datée du 4 août (PDF), signée notamment par les ministres du Travail et du Numérique, laisse toutefois à penser que le premier bilan de cette initiative – financée par l’État à hauteur de 5 millions d’euros – est mitigé. « Les retours de terrain montrent que si certains trouvent rapidement un emploi, d’autres ont plus de difficulté, notamment lorsque la formation suivie n’est pas certifiante », indique ainsi cette circulaire.
Aucun chiffre n’est malheureusement donné, ce qui aurait pourtant permis de mieux appréhender l’efficacité de la Grande école du numérique... Dans tous les cas, mieux vaut avoir en tête qu’il faut parfois attendre plusieurs mois avant de trouver un emploi suite à une formation, la période estivale n’étant de surcroît pas toujours propice aux candidatures...
« Ces difficultés traduisent un déficit de notoriété du nouveau label, qui doit encore gagner en légitimité auprès des professionnels, afin de constituer un véritable atout pour ceux qui en ont bénéficié », analyse de son côté le gouvernement.
Les préfets chargés d’assurer le SAV
Les ministres demandent ainsi aux préfets de région et aux directeurs régionaux du travail (DIRECCTE) de « faciliter le parcours professionnel des bénéficiaires des formations » de la Grande école du numérique. Les représentants de l’État au niveau local sont notamment priés d’organiser, entre la mi-octobre et la mi-novembre, « des événements de valorisation sur les territoires », afin de faciliter les rencontres entre personnes récemment formées et employeurs potentiels.
Étant donné que l’ensemble des formations labellisées permet aujourd'hui de former 3 000 à 4 000 apprenants (composés à 80 % de « jeunes »), l’exécutif s’apprête à lancer une nouvelle vague de labellisations. « Un second appel à projets sera lancé d’ici à la fin du mois d’août, avec plusieurs dates de dépôt des réponses, au choix des candidats, dont la première fin septembre. Vous pouvez d’ores et déjà sensibiliser les acteurs de la formation à l’imminence du démarrage de cette nouvelle action » indiquent les ministres à l’attention des préfets.