Malgré des résultats trimestriels et annuels plus que satisfaisants, Cisco veut se lancer dans une importante restructuration visant à renforcer ses activités dans des secteurs porteurs, comme le cloud et l'Internet des objets. 5 500 postes seront supprimés.
« Nous avons connu un trimestre robuste, mettant un terme à une année géniale » s'enthousiasme Chuck Robbins, le PDG de Cisco au moment de dévoiler les résultats du quatrième trimestre de l'exercice 2016 de son entreprise. Pourtant tout n'est pas rose à San Jose.
Carton plein sur le plan financier
Sur le dernier trimestre, Cisco a enregistré un chiffre d'affaires de 12,6 milliards de dollars, contre 12,4 milliards l'an passé à la même période et à périmètre constant, soit une hausse de 2 %. Pendant ce temps, les bénéfices ont explosé, passant de 2,3 milliards de dollars à 2,8 milliards de dollars en l'espace d'un an, une croissance de 21 % que bien des entreprises de cette taille peuvent lui envier.
Sur l'ensemble de l'année, on retrouve à peu près les mêmes niveaux de progression. À périmètre constant, les revenus sont ainsi passé de 47,3 milliards de dollars sur l'exercice 2015 à 48,7 milliards aujourd'hui. Le résultat net est quant à lui en hausse de 20 % tout rond, passant de 9 milliards de dollars à 10,7 milliards.
Néanmoins toutes les activités de Cisco ne sont pas logées à la même enseigne. La vente de switches représente ainsi toujours la plus grosse partie du chiffre d'affaires de l'entreprise (14,75 milliards de dollars cette année), mais affiche une croissance nulle. Le troisième secteur le plus important, la vente de routeurs, pèse 7,4 milliards de dollars mais a vu ses revenus reculer de 4 % cette année. Pendant ce temps, les activités liées à la sécurité progressent de 13 % et les services, deuxième plus gros portefeuille de Cisco progressent de 5 %, à 12 milliards de dollars.
5 500 employés feront leurs cartons
Réaction immédiate de la direction : une restructuration s'impose. Cisco va supprimer des postes dans les domaines où l'activité stagne ou recule, afin de se concentrer là où les opportunités de croissance se trouvent, en l'occurrence du côté des services, de la sécurité et de l'Internet des objets. Pendant ce temps, les activités les moins dynamiques vont subir « une optimisation de leur structure de coûts ».
Dans le jargon, cela correspond à un plan de licenciements. Chez Cisco, 5 500 postes seront concernés au prochain trimestre, ce qui représente tout de même environ 7 % des effectifs mondiaux de l'entreprise. Coût total de cette restructuration : environ 700 millions de dollars. Depuis août 2011, Cisco a annoncé au total plus de 23 000 licenciements.
En bourse, la nouvelle a été accueillie plutôt froidement, le titre reculant de 1,4 % dans les heures ayant suivi ces annonces et ce alors que l'entreprise a dépassé toutes ses prévisions. La valorisation boursière du groupe a progressé de 13 % depuis le 1er janvier et atteint désormais 154 milliards de dollars.