Il y a deux ans, No Man's Sky faisait sensation lors de l'E3. Ce jeu « indépendant » – mais soutenu par Sony comme s'il s’agissait d'un AAA maison – promettait monts et merveilles. Aujourd'hui, c'est l'heure du bilan, et nos confrères sont plutôt sceptiques.
18,4 milliards de milliards de planètes. Ce chiffre vertigineux correspond au nombre de planètes que compte la galaxie dans laquelle se déroule l'aventure de No Man's Sky. Toutes sont visitables, mais toutes ne vous laisseront pas un souvenir impérissable, si l'on se fie aux avis de nos confrères.
Vers le centre de la galaxie
Dans No Man's Sky, on se glisse dans la peau d'un explorateur de l'espace. Débutant au bord de la galaxie, votre objectif est d'atteindre son centre afin de découvrir ce qu'il s'y trouve. Au départ, vous disposez d'un petit vaisseau qui vous permettra de faire de petits bonds d'un système solaire à un autre, et de récupérer de petites quantités de matériaux.
Pourquoi récolter des matériaux ? Pour améliorer votre rutilant vaisseau pardi, et ainsi bondir de plus en plus loin, de plus en plus vite pour vous rapprocher du centre de la galaxie. Et des matériaux, il va vous en falloir un gros paquet pour atteindre cet objectif, les équipes de Hello Games évoquant jusqu'à 60 heures de jeu pour y parvenir.
Au début, le simple fait de se lancer dans un vol atmosphérique coûte une blinde. Pour ce qui est de partir dans l'espace, cela vous nécessitera de fabriquer trois objets très couteux en ressources. En attendant, il faudra marcher et gratter le sol avant d'espérer prendre son envol. Et cela va se répéter sur chaque planète, pendant de très longues heures.
Répétitivité procédurale
L'une des promesses de No Man's Sky concernait son univers peuplé de milliards de planètes générées aléatoirement, elles-mêmes habitées par une faune et une flore, fruits elles aussi d'un coup de dé. Chaque arrêt sur chaque planète devait être un émerveillement pour les yeux, mais malheureusement le compte n'y est pas vraiment.
Déjà à cause de soucis d'ordre technique. Difficile de se sentir en totale immersion dans l'univers quand les reliefs ne se dessinent qu'à quelques dizaines de mètres de son avatar, ou que les bestioles sont « infoutues de marcher droit, d'attaquer de manière crédible ou de grimper une pente à 10 % sans glitcher », notent nos confrères de Gamekult. Quant à la variété des créatures, le titre promettait une faune cohérente dans ses bandes-annonces, avec une chaîne alimentaire qui sauterait presque aux yeux. Dans les faits, on croise surtout des brouillons de pokémons qui auraient été rejetés par Nintendo, ou des monstres sortis d'un catalogue des pires créations sur Spore, édité par EA en 2009.
Pour obtenir des ressources, on peut soit prendre des photos de créatures afin de renseigner une sorte de pokédex galactique, soit les mettre à profit pour qu'elles en déterrent à votre place, avec des résultats qui ne seront pas forcément à la hauteur de vos espérances. L'exploration des bases planétaires est quant à elle répétitive à souhait, les objets se trouvant toujours au même endroit, d'un système solaire à un autre.
Dogfights à la ramasse
Autre promesse de Hello Games : celle de pouvoir jouer comme bon nous semble, y compris pourquoi pas les pirates de l'espace. Cette carrière bien que techniquement envisageable, ne devrait pas motiver les foules. Le modèle de vol est simpliste, les assistances omniprésentes et un arsenal bien pauvre. Pire encore, il est possible d'éviter un combat en s'éloignant un peu de ses assaillants. Si vous attendiez un concurrent d'Elite Dangerous, vous devriez passer votre chemin.
Est-ce que tout cela fait de No Man's Sky un mauvais jeu ? Pas forcément. Si la répétitivité ne vous fait pas peur, il y a là de quoi passer quelques dizaines d'heures plutôt agréables. La version PC a également l'avantage d'être moins limitée techniquement (FOV plus large, framerate supérieur à 30 fps...), mais nécessite une machine musclée pour tirer pleinement partie des capacités du moteur de jeu. Et si techniquement le compte n'y est pas, la direction artistique parvient encore à surprendre quand on découvre un nouveau biome.
No Man's Sky est d'ores et déjà disponible sur PC et PlayStation 4, à partir de 60 euros selon votre plateforme de prédilection. Mais avant de mettre la main à la poche, voici quelques tests pour vous forger une opinion.
En français :
- Gameblog (7/10)
- Gamekult (5/10)
- Jeuxvideo.com (16/20)
En anglais :
- Ars Technica « Don't just wait for a sale, wait for a major overhaul »
- Gamesradar (3,5/5)
- Gamespot (7/10)
- Polygon (6/10)
- Venturebeat (8/10)