Seagate a publié ses résultats pour le dernier trimestre et l'ensemble de son exercice fiscal 2016. L'année aura été très compliquée pour le fabricant de disques durs, qui a vu ses ventes s'éroder rapidement et ses bénéfices s'écrouler tout aussi vite.
De son exercice 2016, Seagate ne peut rien retenir de très bon. La croissance n'est plus au rendez-vous, la faute à un marché du PC en berne et à une concurrence de plus en plus forte de la part des fabricants de SSD. Sur ce terrain, Seagate est d'ailleurs à la traîne, contrairement à son grand concurrent Western Digital, qui a cassé sa tirelire l'an dernier pour racheter SanDisk.
Noir c'est noir...
Quand on rate un virage aussi important, les dégâts le sont tout autant. Sur le dernier trimestre, Seagate a réalisé un chiffre d'affaires de 2,654 milliards de dollars, en recul de 9 % sur un an et de près de 20 % sur deux ans. Sur l'ensemble de l'exercice, il s'établit à 11,16 milliards de dollars, contre 13,74 milliards un an plus tôt (-18,8 %).
Pendant ce temps, sa marge brute a nettement reculée, passant de 28 % début juillet 2014 à 24,9 % aujourd'hui, et encore, le groupe a limité la casse ces trois derniers mois. Au troisième trimestre elle avait atteint un niveau historiquement bas : 20,2 %, ce qui n'était pas de bon augure pour la suite.
Les bénéfices eux, s'amenuisent trimestre après trimestre. Ils sont ainsi de 70 millions de dollars, contre 138 millions un an plus tôt à la même époque. Sur toute l'année, Seagate affiche un bilan positif mais avec 248 millions de dollars, contre 1,74 milliard de dollars sur l'exercice 2015. Même en excluant de l'équation les 630 millions de dollars récoltés à l'issue d'un procès l'opposant à Western Digital en 2014, la chute est brutale.
Les SSD ne font pas recette chez Seagate
Seagate est bien présent sur le marché des SSD, mais cette activité est encore très loin d'avoir un apport significatif pour le groupe. Si la seule vente de disques durs a rapporté 2,455 milliards de dollars de revenus à la société ces trois derniers mois, le cumul de ses ventes de produits dédiés aux entreprises, de SSD et de fournitures diverses compte pour seulement 199 millions de dollars.
De son côté, au moment de l'annonce du rachat de SanDisk, Western Digital estimait que les 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires cumulés par le nouvel ensemble seraient répartis à peu près à hauteur de deux tiers pour les disques durs et d'un tiers par la production de NAND et la vente de SSD. Un tout autre monde.
6 850 postes supprimés en un an
Cette année, Seagate s'est surtout illustrée par ses différents plans de licenciements. Entre juillet 2015 et fin juin 2016, l'entreprise a vu ses effectifs passer de 52 346 personnes à seulement 45 487, soit environ 6 850 postes supprimés. À ce chiffre, il faut ajouter 1 600 autres licenciements prévus d'ici l'automne aux États-Unis et encore 6 500 supplémentaires dans un autre plan visant à réduire d'encore 14 % les effectifs du fabricant de disques durs.
De son côté, Steve Luczo, le PDG de Seagate, affirme être « fier de la résilience des performances opérationnelles et de la discipline financière » de son entreprise, malgré les changements technologiques qu'elle doit traverser. Il compte sur l'augmentation des besoins de disques de grande capacité dans le domaine du stockage en ligne pour rebondir, comme en témoigne la récente annonce d'un disque dur de 12 To, destiné à ce juteux marché.