Microsoft a annoncé hier soir le rachat de Beam, un tout jeune concurrent de Twitch. La plateforme ouverte en janvier dernier a pour principale caractéristique de miser sur l'interactivité entre joueurs et spectateurs.
Dans le domaine du streaming en direct de jeux vidéo, deux ogres se partagent le gros du marché : Twitch, qui est propriété d'Amazon depuis maintenant deux ans et YouTube Gaming, soutenu par Google. Pendant ce temps, d'autres acteurs comme Dailymotion ou Ustream (récemment racheté par IBM mais boudé par Sony) tentent ou ont essayé de se faire une place au soleil.
Microsoft entre dans la danse
Microsoft n'avait pas encore pris place dans ce juteux marché, c'est désormais chose faite. Le père de la Xbox vient en effet d'annoncer l'acquisition de Beam, une start-up ayant lancé une plateforme de streaming dédiée au jeu vidéo en janvier dernier. Le montant de la transaction n'a pas été divulgué.
Si le géant de Redmond a craqué pour la jeune structure, plutôt que de se lancer dans la création de son propre service de diffusion, c'est parce qu'elle dispose d'un atout un peu particulier dans sa manche. Beam permet en effet aux spectateurs d'interagir directement avec ce qu'ils voient à leur écran. Beam propose en effet aux diffuseurs d'ajouter des boutons en dessous de leur fenêtre de vidéo, actionnables par les spectateurs.
Ceux-ci peuvent remplir divers rôles. Certains s'en serviront comme d'une simple boîte à sons permettant aux spectateurs de jouer des bruitages sur la diffusion. D'autres proposent des boutons pour directement interagir sur le jeu, à la façon d'un Twitch Plays Pokémon, sans avoir à supporter un canal de discussion défilant à la vitesse de la lumière. Une possibilité offerte par le protocole de diffusion FTL développé par la société, vantant une latence d'environ 200 ms contre plusieurs secondes pour les solutions concurrentes.
Une monétisation un peu particulière
Pour générer ses revenus, Beam compte bien évidemment sur la publicité, sur laquelle les diffuseurs partenaires touchent une part. Les diffuseurs peuvent aussi imposer un coût en « étincelles » sur certaines actions, qui leur apporteront un complément de rémunération.
Pour l'heure il semble impossible d'acheter des étincelles auprès de la plateforme, mais celles-ci sont générées automatiquement pour chaque utilisateur à raison de deuxpour chaque minute de programmes regardées, à condition de ne pas utiliser de bloqueur de publicité.
Vers une intégration au Xbox Live
Microsoft ne détaille pas sa stratégie vis-à-vis de Beam, mais il y a fort à parier que la plateforme fera rapidement son apparition sur les consoles du fabricant, la Xbox One utilisant pour le moment Twitch. Il sera intéressant de voir si les jeux maison tireront partie d'une manière ou d'une autre des options d'interactivités offertes par Beam. Microsoft évoque vaguement le cas de Minecraft où les spectateurs pourraient choisir l'arme utilisée par le diffuseur afin de lui faciliter ou lui compliquer la tâche.
Dans tous les cas, le protocole développé par Beam, ainsi que son lecteur vidéo HTML5 seront autant d'éléments que Microsoft pourrait rapidement exploiter dans le cadre de ses applications Xbox, ou sur Xbox One.