Les syndicats CGT et CFE-CGC de SFR demandent aux employés de l'opérateur de se mettre en grève. Ils veulent obtenir de meilleures conditions de travail et peser sur l'accord autour des futurs départs volontaires, signé par deux autres organisations syndicales.
Dans un communiqué commun, les syndicats CGT et CFE-CGC de SFR appellent l'ensemble des employés du groupe à la grève le 6 septembre. Ils appellent les salariés « à se mobiliser pour la défense de l’emploi, l’amélioration des conditions de travail et la qualité du service rendu à la population » affirme le texte.
Des négociations qui passent mal
Cet appel suit de quelques jours la signature d'un accord « new deal » entre la direction du groupe et les syndicats CFDT et UNSA. La CGT et la CFE-CGC n'ont ainsi pas contribué à la dernière ligne droite, les deux organisations affirmant même avoir été « écartées des dernières séances de négociations ». Elles « déplorent » d'ailleurs la vision du dialogue social de la direction, qu'elle accuse de précipiter les débats.
Concrètement, le texte fixe les conditions d'une vague de départs volontaires de la mi-2017 à jusqu'à la mi-2019, où au moins 10 000 employés devront rester, sur près de 15 000 actuellement (voir les détails et notre analyse). Pour mémoire, le groupe s'était engagé à maintenir l'emploi jusqu'au 1er juillet 2017, date à laquelle l'entreprise pourra ouvrir les vannes sur les suppressions d'emplois. La partie distribution est d'ailleurs dans le collimateur, une restructuration ayant été annoncée il y a deux mois par Michel Paulin, directeur général du groupe.
Désormais, la direction doit présenter ses orientations stratégiques, qui doivent être présentées au Comité de groupe avant la mise en place d'un dispositif de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), avec des négociations qui seront organisées d'octobre à novembre 2016. Un nouveau cycle de discussions où chacun voudra jouer son rôle.
Une mobilisation demandée pour le 15 septembre
Si la direction estime cet effort nécessaire pour la compétitivité de l'entreprise, qui regroupe 16 structures distinctes, les deux syndicats dénoncent une gestion financière et les conséquences de la guerre des prix. Pour elles, une grève des employés de l'ensemble des filiales contribuerait à « imposer d’autres choix répondant à leurs revendications ».
« Le projet de suppressions d’emplois, annoncé par la direction du groupe SFR/Numericable, s’inscrit dans une stratégie globale qui consiste à privilégier les marchés financiers au détriment de l’emploi stable et qualifié, des conditions de travail des salariés, du service rendu, du développement industriel et de l’investissement dans le réseau et la fibre optique » lancent les deux syndicats.
Reste maintenant à connaître l'attitude de la CFDT et de l'UNSA, signataires de l'accord « New deal » et à voir ce qui ressortira des échanges des mois à venir. On devrait alors avoir une vision plus claire de ce qui attend SFR pour les trois ans qui viennent.