Les géants de l'informatique essaient tous de prendre pied sur le marché de l'intelligence artificielle, qui s'annonce très lucratif. Intel n'y fait pas exception. Le fondeur vient de se porter acquéreur d'une start-up spécialisée dans le domaine pour au moins 350 millions de dollars.
Le principe de l'intelligence artificielle a longtemps nourri l'imagination des adeptes de science-fiction. Aujourd'hui, avec le développement de véhicules autonomes, de systèmes d'analyse de données et d'assistants personnels, les intelligences artificielles prennent une place de plus en plus importante dans nos vies quotidiennes, sans forcément que l'on s'en rende compte.
Intel veut investir dans le « deep learning »
Fort logiquement, les géants de l'informatique ont les yeux rivés vers ce nouveau terrain de jeu et tentent tant bien que mal de s'y faire une place au soleil. Intel est l'un de ceux-là et dispose de solides réserves de liquidités (plus de 15 milliards de dollars) qui dorment au fond de ses caisses.
Fort logiquement, Intel est donc allé piocher dans son épais matelas pour s'offrir une start-up plutôt en vue : Nervana. Si son nom ne vous dit rien, l'entreprise basée à San Diego est pourtant réputée pour offrir des solutions intéressantes dans le domaine de l'intelligence artificielle.
Elle a notamment conçu une plateforme maison dédiée à l'apprentissage profond (deep learning) et un ASIC spécialisé dans ce genre de tâche, dont le lancement est prévu l'an prochain. Ce dernier fait notamment appel à 32 Go de mémoire HBM et promet une puissance de calcul brute « d'un ordre de magnitude supérieur aux meilleurs GPU actuels ». Autre point crucial, cette puce s'affranchit du bus PCI-Express, jugé trop lent, pour assurer la communication entre plusieurs modules.
Le Xeon Phi au centre de l'attention
Le montant de la transaction n'a officiellement pas été dévoilé, mais nos confrères de Recode tiennent de plusieurs investisseurs que le tarif gravite au-dessus des 350 millions de dollars, l'un d'entre eux évoquant même 408 millions de dollars. Une somme conséquente pour une start-up âgée de deux ans n'employant que 48 personnes.
Pour Naveen Rao, le PDG de Nervana, « lever de l'argent n'est pas un problème, ça allait même être plutôt facile », s'enorgueillit-il auprès de nos confrères. Par contre, la vente de son entreprise à Intel lui « donne accès à des technologies auxquelles nous n'aurions jamais osé rêver ».
Pour Intel, ce rachat est surtout l'occasion de redonner un coup de fouet à ces puces Xeon et Xeon Phi afin d'améliorer leurs performances en matière d'apprentissage profond. Un secteur sur lequel NVIDIA commence à montrer ses crocs avec ses cartes Tesla ou son superordinateur DGX-1..