En août dernier, nous abordions dans nos colonnes une rumeur évoquant Windows Blue. Présentée comme une mise à jour majeure de Windows 8, cette évolution représenterait finalement beaucoup plus pour le futur du système d’exploitation de Microsoft.
Le Start Screen de Windows 8 aujourd'hui
Une évolution majeure du système
Windows Blue était donc selon les premières rumeurs une très importante mise à jour de Windows 8, comme si le système devenait une version « 8.1 ». Il pouvait s’agir pour Microsoft de mettre en place des éléments qui n’étaient pas prêts au lancement du système. Une mise à jour dans la veine d’Apollo Plus pour Windows Phone 8. Mais si les informations de The Verge sont exactes, Windows Blue représente le premier né d’une longue série de changements importants pour Windows.
Selon notre confrère, il arriverait bien sous la forme d’une mise à jour majeure de Windows 8. Par « majeure », il faut comprendre bien plus importante qu’un Service Pack par exemple. Blue apporterait de nouvelles fonctionnalités et de nombreuses corrections de l'interface, mais pas seulement. C’est toute la plateforme qui serait modifiée, avec des conséquences pour les développeurs.
Un Windows tous les ans
Mais le principal changement viendrait du rythme d’évolution de Windows lui-même. Windows Blue serait vendu à un tarif très réduit, voire éventuellement gratuit, et serait le premier d’une longue série de versions annuelles. À partir de Blue, Windows aurait donc un cycle d’un an, chaque nouvelle mouture apportant des évolutions et des nouveautés, y compris pour la plateforme Windows Phone. Un rythme nettement plus rapide que l’actuel qui est d’environ trois ans.
Évidemment, un Windows tous les ans permettrait de diffuser plus rapidement des nouveautés auprès des utilisateurs. Il y aurait de forts bénéfices en termes de fidélisation si Microsoft incorporait judicieusement les demandes des clients. On pense également à des composants comme Internet Explorer qui bénéficieraient aussi de ce type de rythme. Puisque la plateforme serait commune à Windows Phone, la décision renforcerait également la cohésion de l’écosystème. On pense également aux tablettes comme la Surface qui gagneraient en fonctionnalités, augmentant leur attractivité.
Notez que cette évolutivité de Windows pourrait être largement basée sur celle de WinRT, comme nous l'indiquions dans notre dossier sur Windows 8.
Toujours Windows 8, du moins en apparence
Toujours selon The Verge, chaque nouvelle évolution de la plateforme mettrait automatiquement à jour le SDK (Software Development Kit) de Windows. À ce moment, Microsoft n’accepterait plus les soumissions d’applications visant spécifiquement Windows 8. Les utilisateurs et les développeurs seraient incités à passer à la version suivante via une politique tarifaire agressive. Cependant, les applications Windows 8 existantes fonctionneraient sur Windows Blue.
Les sources indiquent que le nom de Windows 8 devrait être gardé dans l’avenir proche. Pour l’utilisateur, l’apparence restera peu ou prou la même, tandis que les bases et les fonctionnalités évolueront. Il ne serait possible en revanche de mettre à jour que depuis une version légitime de Windows 8. Dans le cas contraire, les applications intégrées et le Windows Store ne fonctionneraient plus.
Notez que nous avions évoqué ce type de futur dans notre dossier consacré à Windows 8. Nous envisagions justement que Windows Blue puisse influer fortement sur Windows 8, notamment pour prendre en compte les retours des utilisateurs sur l’interface. Cependant, le rythme annuel serait une cassure très nette dans la philosophie, mais finalement logique : de très nombreuses distributions Linux ont un cycle d’environ six mois, alors qu'OS X d’Apple est sur une base annuelle.
Les analystes craignent un tel rythme pour le monde professionnel
Si l’objectif de Blue serait a priori d’être installé partout, des voix se sont élevées pour souligner de futurs problèmes. Michael Silver, du cabinet d’analyse Gartner, indique par exemple qu’un cycle annuel est un problème pour l’entreprise. Il préconise ainsi de séparer les cycles pour en créer un plus long à destination du monde professionnel, « puisqu’un rythme plus rapide impacte essentiellement le grand public ».
Un avis que partage Patrick Moorhead de chez Moor Insights & Strategy. L’analyste va cependant plus loin : « Ils [Microsoft] fourniront des mises à jour plus rapidement au grand public et traiteront les mises à jour pour les professionnels comme ils le font aujourd’hui ». Comprendre : une mise à jour par an pour les particuliers, une nouvelle version tous les trois ans pour les professionnels. Il ne croit cependant pas que Microsoft puisse tripler le rythme de développement de Windows. Mais la comparaison ne tient que si on se base sur un lot de fonctionnalités constant. Or, chaque nouveau Windows n’apporterait plus autant de changement que les précédents : il capitaliserait sur les versions précédentes et les complèterait. Pour l’utilisateur, c’est une forme de garantie que l’expérience ne sera pas brisée de manière trop profonde.
Notez que si Microsoft refuse actuellement de répondre à toute question sur Windows Blue, il ne faudra pas forcément attendre longtemps pour en savoir plus. Si les sources sont exactes, Blue devrait sortir en effet vers le milieu de l’année prochaine, soit dans à peine sept mois.