La Document Foundation a publié hier soir la version 5.2 de la suite bureautique LibreOffice. Entre autres améliorations, il est désormais possible d’inclure un niveau de classification dans les documents. Calc peut en outre effectuer des projections financières.
Le succès de LibreOffice ne se dément pas. Depuis la reprise du code d’OpenOffice et son nettoyage sur les branches 3 et 4 développement, la suite a largement progressé. En février, la fondation estimait ainsi que 120 millions d’utilisateurs s’en servaient. Le travail continue, avec environ 80 développeurs actifs mensuellement, auxquels s’ajoutent 290 personnes participant sur une base annuelle.
LibreOffice peut marquer les documents comme classifiés
LibreOffice 5.2, tout juste sorti, continue sur la lancée de la branche 5.X qui s’occupe surtout d’affiner l’interface et d’ajouter des fonctionnalités. L’une des principales, subventionnée par le ministère néerlandais de la Défense, est un système de classification pour les documents. Un utilisateur peut par exemple définir un niveau « confidentiel » à un texte, le réglage s’enregistrant dans le code XML du fichier. L’ouverture du document affichera un bandeau de couleur pour indiquer le caractère sensible des informations. L’ensemble est basé sur le standard TSCP.
Calc se dote de son côté d’un outil de projection financière. Depuis un tableau comprenant une série de résultats, le logiciel peut définir ainsi les valeurs minimales et maximales attendues, ainsi que le delta et la valeur moyenne.
Interopérabilité et interface
L’interopérabilité, l’un des fers de lance de la suite, s’améliore également. Les documents gèrent désormais les signatures multiples, les utilisateurs pouvant notamment importer et exporter des signatures depuis des documents OOXML. Les fichiers RTF et DOCX bénéficient de meilleurs filtres d’importation.
Parmi les autres améliorations, signalons un support plus complet des lecteurs distants à travers Google Drive et SharePoint de Microsoft. Les boites de dialogue présentent ainsi des icônes en plus du texte. L’authentification à deux facteurs de Google est aussi supportée. Certaines simplifications d’interface sont également de la partie. Sur de petits écrans par exemple, Writer et Calc peuvent n’afficher qu’une ligne d’outils pour libérer de la place. Le tableur se dote aussi d’un bouton pour figer rapidement une colonne ou une ligne.
Ce type d’ajout visant à simplifier le maniement de la suite se retrouve un peu partout. Toujours dans Calc par exemple, l’écriture d’une fonction provoque l’affichage d’une bulle expliquant ce qu’elle va faire. La barre d’outils pour les devises a été remplacée par une liste déroulante permettant un choix plus direct. Sous Impress, l’utilisateur pourra également ajouter un effet sur une animation en passant par la barre latérale, plutôt qu’au travers d’une boite de dialogue.
Une compatibilité améliorée avec GTK+3 sous Linux
Comme toujours avec LibreOffice, la suite peut être récupérée pour Linux, macOS ou Windows. Signalons d’ailleurs que la mouture Linux bénéficie désormais de menus et de bulles d’aide compatibles avec GTK+3, entrainant une meilleure intégration de la suite dans certains environnements de bureau.
Précisons que cette nouvelle mouture est surtout faite pour ceux qui aiment avoir rapidement les dernières nouveautés. LibreOffice indique sur son site que les utilisateurs qui jurent avant tout par la stabilité devront s'orienter vers la mouture 5.1.5, tout juste sortie et comportant des corrections de bugs.