Des représentants de Tesla ont été entendus par des sénateurs américains sur l'accident mortel de la Model S avec le pilotage automatique activé. Deux pistes sont actuellement privilégiées par le fabricant automobile.
Dans l'enquête sur le premier accident mortel impliquant une Tesla Model S avec le pilotage automatique activé, les choses avancent doucement. Le fabricant a expliqué les conditions « extrêmement rares » de l'accident, tandis que le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) indiqué que la voiture roulait trop vite dans un rapport préliminaire. Alors que l'enquête suit son cours, des représentants du constructeur ont eu un rendez-vous avec des sénateurs américains pour s'expliquer sur cette affaire.
Deux hypothèses retenues par Tesla pour expliquer l'accident
Selon des sources concordantes (dont une au moins est membre du personnel du Congrès) citées par nos confrères de Reuters et du New York Times, Tesla envisage actuellement deux scénarios possibles pour expliquer cet accident et le fait que les freins n'aient pas été actionnés.
Le premier, le plus simple, est que la voiture n'a pas détecté qu'un camion traversait la route. Dans la seconde hypothèse, la Model S a bien identifié l'obstacle, mais elle l'aurait – à tort – classé comme un pont ou un panneau de signalisation placé en hauteur au-dessus de la route.
Une séparation des fonctions pour mieux gérer l'image de marque de Tesla ?
Comme l'a expliqué Elon Musk le mois dernier sur Twitter, le radar de la voiture ne tient en effet pas compte de ce qui ressemble à ces éléments pour éviter de nombreux freinages inutiles :
@artem_zin @theaweary Radar tunes out what looks like an overhead road sign to avoid false braking events
— Elon Musk (@elonmusk) 30 juin 2016
Dans les deux cas, la conséquence est la même : les freins n'ont pas été actionnés et la voiture est passée sous la remorque du camion, tuant le conducteur (qui n'a pas non plus actionné les freins).
Quel que soit le scénario, les sources de nos deux confrères américains ajoutent que, selon les représentants de Tesla, le freinage automatique en cas d'urgence et le pilotage automatique sont deux fonctionnalités distinctes l'une de l'autre. Une « séparation » de deux systèmes, censés fonctionner de concert, qui peut s'expliquer de manière simple pour Kelley Blue Book, un spécialiste du domaine automobile interrogé par nos confrères du New York Times.
Pour lui, c'est lié à l'image de marque de la société : « Le pilote automatique est un élément clé de l'image que Tesla veut projeter. C'est un sujet très important. Ils ne veulent donc pas être en position de dire qu'il y a quelque chose qui ne va pas avec un élément qui fait partie de l'image de l'ensemble de l'entreprise ».
De son côté, Tesla a confirmé à nos confrères qu'une rencontre avait bien eu lieu avec des sénateurs, mais le fabricant automobile a refusé d'en dire plus sur le contenu de cet échange.
Tesla inaugure sa Gigafactory dans le Nevada
Notez enfin que, dans un registre différent, Tesla a inauguré sa Gigafactory il y a quelques jours à peine. Les travaux ont débuté il y a deux ans, mais elle n'est pas encore terminée. Le début de la production y est prévu pour 2017 avec une capacité maximale en 2020.