Rosetta vient de couper son ESS, l'interface utilisée pour communiquer avec Philae, le module est donc définitivement esseulé. De son côté, l'orbiteur continue sa descente pour terminer sa course dans la région de Maât.
Après un atterrissage plein de rebondissements effectué en novembre 2014, le module Philae est sur « sa » comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Des données ont rapidement été envoyées à la Terre, par l'intermédiaire de l'orbiteur Rosetta.
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Par contre, depuis le mois de juillet de l'année dernière, c'est le silence radio et l'état de santé du module était incertain faute de communication. Les mois qui ont suivi n'ont rien changé et les responsables de la mission ont décidé de « dire au revoir à Philae » mi-février de cette année. Stephan Ulamec, de l’agence spatiale allemande, expliquait alors que « la probabilité de rétablir le contact avec notre équipe au DLR Lander Control est malheureusement presque nulle. Nous n’enverrons plus de commande, et il serait très surprenant que nous recevions un signal ».
Aujourd'hui, à 11h00 précise une nouvelle étape a été franchie, plus symbolique qu'autre chose : l'ESS (Electrical Support System Processor Unit) vient d'être coupé. Or, l'ESS est l'interface utilisée pour les communications entre l'orbiteur et l'atterrisseur. Désormais, Rosetta « n'écoute » même plus si Philae envoie des signaux. Ce dernier est donc en « hibernation éternelle », une belle fin pour celui qui a déjà apporté tant de mesures scientifiques à la science.
It’s time for me to say goodbye. Tomorrow, the unit on @ESA_Rosetta for communication with me will be switched off forever...
— Philae Lander (@Philae2014) 26 juillet 2016
Dans deux mois, Rosetta se « crashera » dans la région de Maât
De son côté, Rosetta continue sa descente sur la comète 67P avant un « ultime baiser » programmé pour le 30 septembre. « Rosetta rejoindra donc lentement sa comète, à environ la moitié de la vitesse de Philae lors de son approche, soit environ 50 centimètres par seconde, prenant en temps réel des clichés à très haute résolution et faisant des mesures scientifiques totalement inédites, offrant aux scientifiques de nouvelles données que seule une approche finale pouvait garantir » expliquait le CNES au début du mois. Des clichés sont d'ailleurs régulièrement mis en ligne par ici.
Le point de chute a depuis été identifié : ce sera la région de Maât, une surface qui se trouve dans le nord du plus petit des deux lobes de la comète. « Cette région a été choisie pour son potentiel scientifique et en tenant compte des contraintes opérationnelles liées à l'exécution de la descente » explique l'ESA. L'impact est prévu pour 12h30 le 30 septembre 2016. Ce sera alors la fin de cette mission, mais l'exploitation des données scientifiques devrait encore durer des années.
