AMD a présenté cette nuit ses résultats financiers pour le deuxième trimestre. Après sept trimestres de baisse consécutive, le chiffre d'affaires de la firme de Sunnyvale repart enfin à la hausse, alors qu'elle affiche ses premiers bénéfices depuis bientôt 2 ans.
AMD a connu un deuxième trimestre plutôt satisfaisant cette année. Avec un chiffre d'affaires qui franchit à la hausse (mais de peu) la barre du milliard de dollars, en hausse de 9 % sur un an et même de 23 % sur trois mois, alors que la période de mars à juin n'est habituellement pas la plus propice pour l'entreprise.
Merci Fujitsu
La firme de Sunnyvale explique cette embellie par la hausse de vente de « SoC semi-personnalisés », ce qui dans son jargon correspond principalement aux puces fournies aux fabricants de consoles. Ce mix plus élevé de produits pour consoles a par contre un impact négatif sur la marge brute qui passe de 32 à 31 %. Pour rappel, celle d'Intel au dernier trimestre était de l'ordre de 59 %.
Malgré cela, le résultat opérationnel d'AMD est quasi à l'équilibre (-8 millions de dollars) alors qu'un an plus tôt on observait des pertes de 137 millions de dollars. La hausse est encourageante mais normalement pas suffisante pour permettre au père des Radeon d'afficher des bénéfices, à moins qu'un ou plusieurs éléments exceptionnels viennent chambouler les chiffres.
C'est justement ce qu'il s'est passé ce trimestre, avec la finalisation de la vente de 85 % du capital de deux usines chinoises. Une opération prévue dans le cadre de la création d'une co-entreprise avec Fujitsu regroupant l'ensemble des activités d'assemblage et de tests de semi-conducteurs d'AMD. Une ligne à 123 millions de dollars après taxes qui permet à la société d'afficher un bénéfice net de 69 millions de dollars.
Il faut remonter au troisième trimestre 2014 pour retrouver la trace d'un trimestre positif chez AMD, mais à l'époque aucun élément exceptionnel n'était venu brouiller les cartes.
Les CPU et GPU ne font toujours pas recette
Si l'on regarde les résultats par segment, on note que chez AMD, ce sont toujours les puces pour serveurs et consoles qui font le beurre du fabricant. La branche Entreprise, Embedded & Semi-Custom de la société est en effet la seule à dégager un bénéfice opérationnel.
La frange Computing & Graphics, qui regroupe tout ce qui touche aux puces graphiques et aux processeurs pour ordinateurs de bureau et portables, reste quant à elle un trou avalant l'ensemble des bénéfices de l'entreprise et cela devient un gros problème.
AMD compte sur ses processeurs de la génération « Zen » et sur les GPU de la gamme Polaris pour rebondir. Pour l'instant seules des bribes d'information sur les premiers ont été dévoilées tandis que pour Polaris, la RX480 a connu des débuts difficiles, bousculée par la GeForce GTX 1060 de NVIDIA et par ses propres problèmes de conception.
En bourse, les investisseurs ont salué les résultats d'AMD en faisant grimper l'action de la firme de Sunnyvale de plus de 7 % peu après la clôture des échanges à Wall Street. Une hausse qu'il convient de relativiser, le cours de l'entreprise ayant chuté de 3,5 % lors de la séance précédente. En attendant, la valorisation d'AMD atteint péniblement les 4,5 milliards de dollars, contre 164 milliards pour Intel et un peu moins de 29 milliards pour NVIDIA.