Intel a publié cette nuit ses résultats financiers pour le deuxième trimestre. En excluant l'impact de sa restructuration et de l'intégration d'Altera, le fondeur a publié des chiffres conformes aux attentes et quasi stables sur un an.
Ces dernières semaines, Intel s'est surtout fait remarquer à cause de l'importante restructuration que l'entreprise a entamée. Celle-ci prévoit la suppression de 12 000 postes à travers le monde, soit environ 11 % de ses effectifs. Les équipes françaises de recherche et développement paient d'ailleurs un très lourd tribut, puisque 80 % des effectifs hexagonaux de la marque sont concernés par des suppressions de postes suite à la fermeture de plusieurs laboratoires.
Chère restructuration
Les effets de cette restructuration sont visibles sur le bilan du dernier trimestre d'Intel. Le fondeur affiche en effet un bénéfice net de 1,33 milliard de dollars contre 2,71 milliards un an plus tôt à la même période. Si l'on exclut la provision de 1,2 milliard de dollars au titre des frais de restructuration la rentabilité de l'entreprise n'est finalement qu'en léger recul.
Côté chiffre d'affaires, les nouvelles sont par contre plutôt bonnes avec une légère hausse de 3 % sur un an. Il passe en effet de 13,195 milliards de dollars à 13,533 milliards, mais serait resté stable sans l'intégration d'Altera. La marge brute elle, recule de deux points sur cette période pour s'établir à 58,9 %, légèrement en dessous de l'objectif de 60 % que s'est fixé Intel sur son exercice 2016.
« Notre initiative de restructuration visant à accélérer la transformation d'Intel est solidement sur ses rails. Nous prenons de l'élan pour le deuxième semestre. Mais si nous restons prudents concernant le marché du PC, nous prévoyons une croissance en 2016, construite sur notre force dans les data centers, l'internet des objets et les solutions programmables », résume Brian Krzanich, le PDG de la firme de Santa Clara.
Le marché du PC inquiète Intel
Intel peut effectivement faire preuve d'une certaine prudence en évoquant le marché du PC, puisque ce n'est pas lui qui tire la croissance de l'entreprise. Sur un an, les volumes de ventes du fondeur à destination de ce segment ont encore fondu. Du côté des puces pour PC portables, la chute est de 5 % en volume et n'est pas compensée par la hausse de 2 % du prix moyen. Même principe du côté des ordinateurs de bureau, ou la baisse de volume est de 7 %, avec une hausse de 1 % seulement des prix.
Du côté du mobile, la situation est tout simplement catastrophique. Avec 9 millions de puces vendues en 6 mois, le recul sur un an est de 47 %. Dans pareilles conditions, le choix d'Intel d'abandonner une partie de sa R&D dans ce domaine parait un peu plus limpide. Heureusement, du côté des data centers, la moisson est un peu meilleure. Les volumes sont ainsi en augmentation de 5 % sur un an avec des tarifs en recul de 1 %
En bourse, les investisseurs n'ont pas été très friands des chiffres que le fondeur a communiqués. Le cours de son action recule ainsi de 4,5 % au moment où nous rédigeons ces lignes, ce qui valorise Intel à environ 163 milliards de dollars. Une valeur relativement stable (-1,1 %) par rapport au début de l'année.