Petit à petit, Vivendi fait son nid. Le groupe présidé par Vincent Bolloré poursuit tout doucement son offensive sur Ubisoft, et vient d'annoncer le franchissement du seuil de 20 % des droits de vote au sein de l'éditeur breton.
La hache de guerre n'est pas enterrée entre la famille Guillemot et Vivendi. Après avoir croqué plus de 95 % de Gameloft, le géant français des médias poursuit ses assauts contre Ubisoft, dont il continue de racheter des actions petit à petit, dans l'espoir d'obtenir un siège à son conseil d'administration.
22 v'la Vivendi
Hier soir, le groupe présidé par Vincent Bolloré a annoncé avoir franchi à la hausse le seuil légal de détention de 20 % des droits de vote d'Ubisoft le 14 juillet dernier. À ce jour, Vivendi dispose de 22,8 % du capital de l'éditeur breton et de 20,2 % de ses droits de vote. Pour rappel, le groupe avait franchi le seuil de 20 % du capital il y a tout juste un mois.
Dans sa déclaration d'intention, la société fait savoir qu'elle a financé ces acquisitions avec sa trésorerie disponible, toujours conséquente même après le rachat de Gameloft, et qu'elle « envisage de poursuivre ses achats en fonction des conditions de marché », la bataille n'est donc pas encore terminée.
Toujours pas d'OPA en vue
Si le bras armé de Vincent Bolloré compte encore renforcer sa position au sein d'Ubisoft, il n'est toujours pas question d'une OPA dans les six mois à venir, ce qui laisse encore un peu de répit aux Guillemot pour trouver une solution permettant de faire barrage à l'envahisseur. Pour rappel, Vivendi sera tenu de déposer une offre publique d'achat dès lors que le seuil de 30 % du capital est franchi à la hausse. C'est d'ailleurs dans ces conditions-là que le géant des médias a pu mettre la main sur Gameloft en l'espace de quelques mois seulement.
Vivendi explique enfin « envisager de demander une recomposition du conseil d’administration d’Ubisoft en vue, notamment, d’y obtenir une représentation cohérente avec sa position actionnariale ». Avec près d'un quart des parts d'Ubisoft en mains, l'entreprise peut en effet légitimement espérer obtenir un siège au sein du conseil d'administration de l'éditeur, mais cette demande n'a toujours pas été formulée de manière officielle. Il n'est toutefois pas certain qu'en accédant à cette demande Ubisoft parviendra à calmer les ardeurs de son turbulent prétendant.