La nouvelle est désormais officielle et parfaitement détaillée : SFR a mis en place un plan de départs volontaires pour très exactement 1 123 postes. Du côté des recrutements, seuls 267 emplois sont à pourvoir. 856 emplois seront donc perdus à terme. Les syndicats de salariés de l'opérateur n'ont pas caché leur déception.
« Ce plan de transformation vise à maintenir les investissements de SFR dans les infrastructures très haut débit et à permettre de disposer d’une organisation performante capable d’apporter à l’ensemble des clients une large gamme de services toujours plus compétitifs et innovants », résume l'opérateur sur son site internet.
Une conclusion peu appréciée par les syndicats : « Pour les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CGT, SUD et UNSa, ces suppressions de postes et l’atteinte au droit à l’emploi, sont d’autant moins justifiées que SFR reste une des entreprises les plus bénéficiaires du territoire national. »
Des départs sans impacts significatifs sur ses finances
Aux yeux des syndicats, supprimer des emplois alors que l'économie est en berne et que SFR est encore profitable est en effet plus que difficile à ingurgiter. Ainsi, ils n'hésitent pas à rappeler que l'opérateur au carré rouge réalise 12 % de marge nette, un résultat brut d'exploitation supérieur à 3 milliards d'euros pour cette année, et 1 milliard de dividendes devrait être reversé aux actionnaires.
Plus important encore, d'après les syndicats, les charges de personnel sont inférieures à 7 % du chiffre d'affaires et « les économies de personnel du Plan Social annoncé selon toutes les hypothèses seraient d’environ 50 millions d’euros par an ». En somme, en réduisant d'environ 10 % son effectif, SFR ne fera que très peu d'économies. « L’impact de ce plan sur la profitabilité de SFR ne dépassera pas 1 %. »
Ils contestent donc la mise en œuvre de ce plan de départs, annoncé par le Comité Central d'Entreprise il y a quelques heures, via le Livre II. Au regard de la situation financière de SFR, ce n'est donc « pas l’arrivée de Free qui peut justifier le plan d’économie de SFR ! Il est donc inacceptable pour les organisations syndicales, de tolérer que SFR puisse s’afficher comme une entreprise responsable et citoyenne, et que dans le même temps, elle puisse se livrer avec de tels chiffres à ces suppressions de postes. »
L'effectif de SFR tombera à 8 381 emplois
À ce jour, SFR compte 9 237 employés. En poussant au départ 1 123 d'entre eux et en recrutant 267 personnes, l'effectif de l'opérateur tombera donc à 8 381 salariés. La CFE-CGC a d'ailleurs publié secteur par secteur les détails des suppressions d'emplois et de recrutements. Nous apprenons ainsi que trois divisions seront lourdement touchées en proportion, à savoir le département des ressources humaines (-21 %), la présidence (-17 %) et DG déléguée (-17 %).
Néanmoins, si l'on regarde le nombre d'emplois, ce sont finalement trois autres secteurs qui sont les plus concernés par ce plan de départ, à savoir la division Grand Public et Professionnelle (-296 après embauches), la division Réseaux et Systèmes Informatiques (-182) et la division Business Team (-165). Notez que 53 % des 267 embauches annoncées par SFR, soit 141 postes, seront réalisées dans la division Réseaux et Systèmes Informatiques. Sans ces recrutements, les pertes dans ce secteur se seraient donc élevées à 323 emplois.
Une réunion aura lieu le 3 décembre prochain avec les syndicats afin de négocier les conditions d’accompagnement des employés du groupe. La CGT a déjà annoncé qu'elle n'acceptera aucune suppression d'emploi.
Notez enfin qu'avec 8 381 salariés, SFR se rapprochera de l'effectif d'Iliad, qui cumulait au 30 juin dernier 6 295 employés. Et des recrutements seront réalisés au sein de la société afin d'assurer sa croissance. Bouygues Télécom, pour sa part, devrait dépasser de peu les 9 000 salariés après son récent plan de départs. Enfin, France Télécom compte environ 170 000 employés dans le monde, dont près de 100 000 en France.