Avast vient d'annoncer le dépot d'une offre pour racheter son concurrent AVG contre la coquette somme de 1,3 milliard de dollars. Ce rapprochement va donner naissance à un nouveau mastodonte dans le domaine de la protection antivirale.
Alors que les rumeurs concernant une mise en vente de la branche sécurité d'Intel (principalement composée de McAfee) s'intensifient, d'autres acteurs dans le domaine de l'édition de logiciels antivirus se préparent en vue d'une future consolidation du secteur. Les premiers à dégainer ont pour point commun d'avoir été fondés en République Tchèque dans les années 1980 : Avast et AVG.
Avast veut se renforcer
Le premier vient en effet de déposer devant les dirigeants d'AVG une offre qui ne se refuse pas. Avast propose de racheter l'ensemble des actions de son compatriote et concurrent à hauteur de 25 dollars pièce. Un prix plus élevé de 33 % par rapport au derniers cours connu pour AVG et de 32 % par rapport à la moyenne des six derniers mois. L'éditeur est ainsi valorisé à 1,3 milliard de dollars dans cette opération.
Avast veut profiter de cette acquisition pour « gagner en taille, en profondeur technologique et en étendue géographique, afin que la nouvelle organisation puisse être en mesure de prendre position sur des opportunité de croissance dans le domaine de la sécurité sur Internet ». En d'autres termes, l'éditeur a les yeux rivés vers le marché de l'internet des objets et compte bien s'y faire une place avant que d'autres ne le fassent pour lui.
La transaction a été validée à l'unanimité par le conseil d'administration d'AVG, qui recommande donc aux actionnaires d'apporter leurs actions à l'offre. Cependant, la vente ne pourra s'effectuer que si Avast récolte un minimum de 80 % des parts d'AVG, selon un accord signé entre les deux entreprises. Dans le cas contraire, elles resteront indépendantes.
Avast a néanmoins sécurisé ses arrières en s'assurant un prêt de 1,685 milliard de dollars auprès de plusieurs banques, de quoi lui permettre de surenchérir en cas de problème.
AVG, une acquisition rentable
Si Avast se permet de dépenser une telle somme pour croquer son concurrent, c'est notamment parce qu'il affiche un assez bon niveau de rentabilité, en plus de détenir des technologies et brevets qui pourront s'avérer utiles par la suite.
Sur l'ensemble de l'exercice 2015, AVG a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 428,3 millions de dollars, en hausse de 14 % sur un an, avec un bénéfice net de 48,9 millions de dollars, en léger recul par rapport à 2014. Selon ses prévisions, les revenus de l'éditeur devraient atteindre 440 à 460 millions de dollars en 2016, avec un bénéfice stable. Au total, les solutions d'Avast et d'AVG sont présentes sur plus de 400 millions de terminaux dans le monde.