Mozilla propose depuis peu des « nightlies » de Servo, le moteur de rendu sur lequel travail l’éditeur. Bien que disposant d’une interface, le moteur est surtout mis à disposition pour commencer à tester son comportement et ses capacités.
Servo est le nom d’un moteur de rendu web sur lequel travaille Mozilla, en partenariat avec Samsung. Difficile de savoir actuellement s’il s’agit d’un projet à but commercial, le père de Firefox ayant martelé jusqu’ici qu’il s’agissait surtout d’un projet d’étude. Objectif, revoir de fond en comble la manière dont une page web est rendue et améliorer les performances. Le moteur est entièrement développé en Rust, le langage créé par Mozilla il y a des années. L'éditeur avait promis que des préversions seraient disponibles en juin.
Les premiers binaires de test pour Linux et OS X
Mozilla a donc commencé à proposer des versions « nightlies » de Servo, autrement dit des préversions compilées chaque nuit. Comme toujours dans ce cas, il s’agit de moutures que l’on peut qualifier d’alphas, dans la mesure où aucune garantie de stabilité n’est donnée. C’est d’autant plus vrai que le projet est jeune et que l’éditeur avait prévenu qu’il était bien question d’un nouveau moteur, et non d’un navigateur.
Pour l’instant, seuls les téléchargements pour Linux et OS X sont disponibles. Mozilla a précisé que des versions pour Android et Windows étaient en cours de préparation et seraient bientôt proposées. L’installation est classique, mais les possesseurs de Mac devront faire attention au réglage de Gatekeeper, car les binaires de Servo ne sont pas signés.
Fonctionnel, mais minimal
Servo est globalement fonctionnel, mais ne dispose que de très peu de fonctions. Les onglets sont tout de même présents, même si leur gestion est particulière : on clique sur un bouton « + » situé en haut à droite, la liste des onglets étant disponible dans un menu « hamburger » situé à côté du premier bouton. La liste est verticale, ce qui peut être un peu perturbant. Mais, encore une fois, il ne s’agit pas à proprement parler d’un navigateur, et l’interface n’a pas vocation à être visible.
Servo se résume essentiellement à une fenêtre blanche affichant une grille de sites ou de tests. Pour les actualités, Ars Technica et The Hacker News sont mis en avant, accompagnés de Duck Duck Go, GitHub, Wikipedia ou encore le site officiel du langage Rust. Quatre tests sont fournis : Evil Ad, Moire, Spheres et Transparent Rects. Ces derniers sont intéressants car ils montrent un résultat plus fluide sous Servo que sous Firefox dans la plupart des cas.
Mozilla souhaite des remontées de problèmes
Pour le reste, il s’agit davantage pour Servo de dire « j’existe ». Ces préversions ne sont en aucun cas utilisables au quotidien. Par exemple, le chargement de Next INpact plante, tout comme de nombreux autres sites qui n’affichent alors que des pages blanches. Mozilla souhaite cependant montrer que le projet a avancé d’une case et que des développeurs – Rust, JS et Python notamment – s’intéressent de près à ce moteur, une liste de bugs à corriger étant déjà disponible.
Rappelons que Servo est un projet open source. Il dispose de son propre dépôt sur GitHub et peut être manipulé sous Mozilla Public License 2.0. La disponibilité de versions compilées et d’une page dédiée aux téléchargements devrait permettre aux développeurs de se pencher plus facilement sur ce nouveau venu, surtout si – comme Mozilla l’espère – ils prennent le temps de remonter les bugs.