Le prétendu inventeur de l'iPhone en 1992 réclame 10 milliards de dollars à Apple

Il a juste oublié de payer son dépôt de brevet
Droit 4 min
Le prétendu inventeur de l'iPhone en 1992 réclame 10 milliards de dollars à Apple
Crédits : Luc Willame/iStock

Un Américain a déposé plainte contre Apple. Il accuse la société d’avoir volé ses idées et de s’être inspiré de ses recherches pour créer l’iPhone, l’iPad et l’iPod. Il réclame la bagatelle de 10 milliards de dollars, accompagnés d’une perception de 1,5 % par futur produit vendu.

Même si beaucoup plaisantent au sujet du caractère « révolutionnaire » des produits Apple, on a tendance à oublier que certains ont créé une vraie cassure dans le marché. Ce fut particulièrement le cas de l’iPhone, qui a profondément bouleversé les usages. Il n’était plus question de contrôles sous forme de boutons, mais d’une interface entièrement pilotée par l’écran. Ce fut également le premier téléphone accompagné d’une boutique. Tous ou presque se sont alignés depuis sur ce modèle. 

Le succès de l’iPhone ne s’est pas démenti, générant une part importante des revenus d’Apple. Or, selon Thomas S Ross, ce succès n’aurait pas eu lieu si Apple ne s’était pas complètement inspiré de ses propres travaux. L’homme, résidant en Floride, a donc déposé plainte contre la firme et lui réclame 10 milliards de dollars. Pour commencer.

Des dessins de près de 25 ans

Dans la documentation fournie au tribunal et vue par The Telegraph, il tente ainsi de montrer comment il avait conçu en 1992 – longtemps avant l’iPhone donc – un appareil nommé « Electronic Reading Device », ou ERD. Plusieurs dessins accompagnent la plainte, tous réalisés à la main. On peut y voir effectivement un produit doté d’un large écran, avec plusieurs boutons physiques en bas. Dans sa plainte, Ross indique qu’il a été « le premier à déposer un appareil conçu et agrégé de manière à créer une combinaison nouvelle d’outils multimédias et de de communication ». Un concept dont l’identité a été depuis « détourné et exploité par Apple dans les iPhone, iPod, iPad et autres ».

L’ensemble des dessins et travaux de réflexion ont a priori été réalisés entre mai et septembre 1992. Pour le plaignant, aucun doute : les produits Apple « sont substantiellement les mêmes que ses dessins techniques de l’ERD » et s’inspirent très clairement du « look & feel », donc de l’esthétique globale. Les dessins dans la plainte montrent également qu’il travaillait sur autres appareils, l’un nommé Cypher-Text et spécialisé dans la lecture, l’autre Cypher-Note et dédié à l’écriture.

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Crédits : The Telegraph

10 milliards de dollars pour panser la blessure

Thomas Ross indique avoir subi « une perte immense et irréparable qui ne peut être complètement mesurée et compensée par de l’argent ». Mais visiblement, l’argent serait un bon point de départ : il réclame pas moins de 10 milliards de dollars pour le préjudice passé. Et pour ne surtout pas qu’Apple s’en sorte sur les ventes à venir, il demande également à ce que 1,5 % du prix lui soit reversé pour chaque appareil mobile écoulé.

Il n’est pas certain que cette plainte aboutisse à un réel résultat. Les dessins n’ont pas loin de 25 ans, mais ils montrent des appareils qui font fi de certains aspects cruciaux des appareils mobiles d’Apple, notamment le large écran capacitif qui supprimait le besoin de contrôles physiques. Des boutons qui sont clairement présents dans les dessins de Thomas Ross. En outre, séparer les idées d’appareils de lecture et d’écriture contredit également la conception faite de l’iPhone, qui rassemble ces usages.

Une tentative avortée de dépôt de brevet

Mais, surtout, le plan de bataille de Ross comporte une faiblesse majeure. Selon le Telegraph, le plaignant s’est bien adressé à l’USPTO (US Patent and Trademark Office) dès novembre 1992, pour faire breveter ses idées. Il peut s’agir d’une procédure longue, souvent sur plusieurs années. Mais elle ne pouvait pas aboutir : Ross n’a jamais payé les frais liés à ce type de demande. Le dossier a donc été classé sans suite en avril 1995. Le plaignant ne possède ainsi pas le moindre brevet qui permettrait de renforcer ses prétentions.

Cela étant, un brevet n’est jamais non plus une garantie. Il va très probablement tenter de prouver que les propres brevets d’Apple ne sont pas valides puisqu’il avait couché ces idées sur papier. En outre, il garde la trace de sa demande auprès de l’USPTO et pourra au moins prouver que la démarche avait débuté. Il devra par contre sans doute expliquer pourquoi il n’est pas allé à son terme.

Thomas Ross n’en démord cependant pas : « Plutôt que de créer ses propres idées, Apple a adopté une culture de plongeon dans les poubelles comme stratégie de recherche et développement ». Il cite Steve Jobs, qui aurait dit par le passé qu’Apple « n’avait pas honte de voler de grandes idées ». Et pour faire justice, il suffit au plaignant d’affronter l’armada d’avocats qui l’attend de pied ferme.

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