Ulule nous parle d'Okpal, sa dernière arme dans le financement participatif

Un pas mais pas plus
Internet 5 min
Ulule nous parle d'Okpal, sa dernière arme dans le financement participatif

Le service de financement participatif Ulule a ouvert Okpal, un site de collecte d'argent en ligne, sans contreparties. Une diversification pour l'entreprise, qui doit faire face à une concurrence importante sur ce nouveau segment.

La semaine dernière, Ulule lançait Okpal, un nouveau service de collecte de fonds sans contreparties. Une nouvelle corde à l'arc du service de financement participatif français, qui entre sur le terrain de concurrents nombreux, au premier rang desquels on compte par exemple Leetchi ou Le Pot commun.

« Plus que d'entrer en concurrence avec des services existants, l'intérêt d'Okpal est de répondre à un besoin identifié chez nos utilisateurs » affirme Mathieu Maire du Poset, directeur général adjoint d'Ulule. La société, qui promeut une création de campagne en moins de deux minutes avec Okpal, propose entre autres ce service pour des créateurs de campagne refusés sur Ulule. « On a toujours identifié le fait qu'un grand nombre de projets qui nous étaient adressés n'avaient pas vocation à être portés sur une plateforme comme Ulule » qui impose de créer une campagne complète (avec objectifs précis, visuels, contreparties...) avec une portée créative ou innovante, explique-t-il encore.

La concurrence existe pourtant bel et bien, et de prime abord, Okpal présente certains défauts face à elle, comme une commission plus élevée qu'ailleurs. Ulule veut d'ailleurs rester prudent dans ses aventures, après ce premier pas en dehors des du financement participatif classique.

Simplifier les campagnes de collecte de fonds

En développement depuis novembre, le site se veut très simple : un formulaire minimaliste en page d'accueil et un processus de création en quelques pages. Il n'est pas question de présenter l'ensemble des projets déjà hébergés ou d'expliquer longuement la démarche du service. Le but est bien de faciliter la création de nouvelles campagnes. Tout juste un moteur de recherche est disponible dans un coin, pour rechercher une collecte précise.

Cela tranche avec certains concurrents, qui s'adressent autant aux créateurs de campagne qu'aux financeurs en page d'accueil. Sur Okpal, ce sont aux initiateurs des campagnes d'attirer eux-mêmes les financeurs. « C'est vraiment un service qui vise la viralité. Les gens arrivent directement sur une collecte si elle a été partagée dans leur entourage, par mail, sur les réseaux sociaux, etc. Ce n'est pas un service qui a vocation à promouvoir ses projets de façon publique » explique Mathieu Maire du Poset.

Lors de la phase de test, de la mi-avril au lancement la semaine dernière, 95 % des campagnes ont été montées par des utilisateurs d'Ulule redirigées par les équipes du site, qui accompagnent les projets. Sur le long terme, Okpal a d'ailleurs vocation à accueillir des campagnes refusées sur le site de crowdfunding... en plus des clients venus pour Okpal lui-même. Dans l'autre sens, il n'est pas prévu de transférer des projets d'Okpal vers Ulule.

Une commission plus élevée qu'ailleurs en France

En attendant, Okpal affiche une commission de 4,17 % hors taxes sur les sommes récoltées, alors que la concurrence affiche plutôt des taux allant de 2,9 % à 3,9 %. Pour Mathieu Maire du Poset, ce problème n'en est pas un.  « Les services qui annoncent moins ont le plus souvent une commission et des frais de transaction, ce qui au final revient souvent un peu plus cher que 5 % TTC » affirme le responsable d'Ulule.

Aussi, les taux affichés par les plateformes étrangères seraient plus de l'ordre de 5 %, ce qu'affiche Gofundme par exemple (en plus de la facturation par le prestataire de paiement). « Il nous a semblé que dans l'univers de concurrence international c'était le juste prix pour ce type de service en ligne avec des collectes à dimension grand public, assez différentes au final des cagnottes privées » d'où viennent des acteurs comme Leetchi.

En parlant de l'étranger, le site doit s'ouvrir à de nouvelles langues entre la fin de l'année et début 2017, alors qu'il s'affiche actuellement en français et en anglais. Cela même si la communication vise principalement la France pour le moment. « Traduire Okpal sera a priori plus simple que pour Ulule, parce que le service en lui-même est beaucoup plus simple à opérer » déclare l'entreprise. Elle n'a notamment pas à se soucier de trouver de former un service client dédié, comme elle en dispose sur Ulule. Pour référence, les deux tiers de l'activité d'Ulule est francophone.

Pas d'objectif affiché pour un nouveau produit

Dans les prochains mois, Ulule compte se concentrer sur l'amélioration de l'expérience utilisateur et la fluidité du parcours du client. Techniquement, le site dispose de bases communes avec Ulule, en pouvant entre autres reprendre les informations du compte client sur le site de financement. Il dispose d'une API commune avec le site principal, pour intégrer facilement les services de paiement déjà présents.

Malgré l'investissement, l'entreprise n'affiche pas d'objectif financier ou d'utilisateurs pour le moment. Pour l'instant, le mot d'ordre est d'offrir un nouveau service aux clients actuels d'Ulule que le service dirigeait vers la concurrence. Si le service a déjà légèrement évolué pendant la bêta, il doit donc encore s'affiner dans les prochaines semaines, au fil des retours des premiers utilisateurs depuis le lancement commercial. Un premier bilan pourrait ainsi avoir lieu à la rentrée.

Pas de plateforme de prêt et d'investissement en vue

Avec cette extension, il pouvait être à attendre qu'Ulule envisage de se lancer dans d'autres domaines. Pour mémoire, KissKissBankBank a récemment reçu un large investissement de la part d'Orange, pour l'aider à se développer à l'étranger et dans d'autres secteurs. L'entreprise vise entre autres le prêt solidaire avec hellomerci et les prêts de particuliers aux entreprises (crowdlending) avec Lendopolis. KissKissBank nous expliquait que son activité principale, le financement participatif, devrait ainsi devenir secondaire dans son chiffre d'affaires.

Interrogé à ce propos, Ulule indique ne pas suivre cette voie. « On n'a pas du tout prévu d'aller sur le prêt ou l'equity. C'est une question qu'on nous pose depuis très longtemps » affirme Mathieu Maire du Poset. « Même si tout cela fait partie de la grande famille du crowdfunding, la réalité du métier est assez différente. [Avec Okpal], on va sur un outil qui n'est pas très éloigné de ce qu'on fait, mais qui répond à une autre problématique de nos utilisateurs » poursuit-il.

Pour Ulule, les principaux acteurs du marché en sont spécialistes, et l'entreprise n'aurait vocation à leur faire concurrence, ayant déjà assez à faire dans son propre domaine. Rendez-vous donc dans les prochains mois pour voir comment évolue Okpal et les plans d'Ulule à son sujet.

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