Alors que le Tour de France prendra son départ samedi 2 juillet, les organisateurs de la « Grande boucle » ont annoncé que des caméras thermiques seraient déployés cette année afin de limiter la triche. Le ministère des Sports s’intéresse en parallèle à l’introduction d’un nouveau délit de « fraude technologique ».
Après le dopage, les moteurs cachés ? Avec les progrès de la miniaturisation, certains cyclistes professionnels sont désormais tentés de dissimuler des dispositifs d’aide mécanique dans le cadre de leur vélo. Un premier cas de triche fut d’ailleurs découvert en janvier dernier, lors d’une course de cyclo-cross, en Belgique. Les autorités ont ainsi été poussées à avancer sur ce dossier, autour duquel planaient des soupçons depuis plusieurs années déjà.
Des caméras thermiques sur le Tour de France
« Lors des derniers championnats de France de cyclisme sur route qui se sont déroulés à Vesoul, une série de tests ont été effectués les 25 et 26 juin 2016 au moyen d’une caméra thermique haute sensibilité du CEA [Commissariat à l’énergie atomique, ndlr] » a annoncé aujourd’hui le ministère des Sports, lors d’une conférence de presse commune à l’Union cycliste internationale (UCI), la Fédération française de cyclisme (FFC) et la direction du Tour de France. Résultat, la technologie déployée lors de cette évaluation « réussie » sera utilisée lors du prochain Tour de France, « afin de compléter et de renforcer les moyens de contrôle durant toute l’épreuve ».
Ces fameuses caméras thermiques sont capables « de détecter un moteur placé dans un vélo, même lorsque ce moteur est à l’arrêt », assurent les pouvoirs publics. RTL explique que ces appareils « reposent sur la différence de densité des matériaux en fonction de leurs propriétés thermiques ». Ils seront utilisés par un opérateur situé sur une moto ou au bord de la route, voire à bord d'un hélicoptère. En complément, des tablettes à résonance magnétique devraient également être déployées.
Un délit de « fraude technologique » présenté à l'automne ?
Le ministère des Sports a d’autre part indiqué qu’au niveau législatif, la création d’un délit de « fraude sportive » était « actuellement en cours d’expertise en vue de son introduction dans un texte de loi qui sera soumis au Parlement à l’automne prochain » – sous forme de projet ou, plus probablement, de proposition de loi.
Thierry Braillard semble ainsi avoir été sensible aux arguments déployés récemment par la Fédération française de cyclisme. « Aujourd'hui, la législation française n'est pas dotée en la matière : la fraude technologique n'est pas codifiée, n'est pas une inscription pénale. Nous souhaitons que cela le soit pour que la gendarmerie, la police, puissent saisir les vélos et mener des enquêtes », a déclaré David Lappartient, son président, selon l’AFP. L’intéressé aurait également demandé à ce que les forces de l'ordre soient dotées dans ce cadre de « moyens d'écoute ». Contacté, le cabinet du secrétaire d’État aux Sports nous indique cependant qu’il n’est pour l’instant pas prévu d’explorer cette seconde piste.