Elon Musk cherche à unifier son empire. Cette nuit, Tesla Motors a annoncé avoir déposé une offre de rachat pour SolarCity, une autre entreprise spécialisée dans les panneaux solaires fondée par l'excentrique milliardaire.
Certains rachats sont plus faciles à organiser que d'autres. Elon Musk, le fondateur de Tesla Motors, SolarCity et SpaceX, a décidé de faire fusionner les deux premières entreprises afin de dégager « d'importantes synergies ». La première étant un constructeur automobile et la deuxième un fabricant de panneau solaires et producteur d'électricité, l'intérêt de leur rapprochement n'est pas évident à saisir au premier coup d'œil.
Synergies solaires
Pourtant, dans sa lettre envoyée au conseil d'administration de SolarCity, Tesla évoque de « substantielles synergies opérationnelles, de services et de produits ». L'objectif pour Tesla consisterait à pouvoir proposer des stations de recharge solaires pour ses véhicules électriques. « Nous deviendrions la première entreprise énergétique à proposer toute une chaîne de produits propres à nos clients. Cela commencerait avec la voiture que vous conduisez et l'énergie que vous utilisez pour la charger, et cela s'étendrait à tout ce qui consomme de l'énergie dans votre domicile ou entreprise », s'enthousiasme le constructeur automobile.
Tesla estime qu'en proposant les produits de SolarCity dans ses propres boutiques, le fabricant de panneaux solaires profitera d'une meilleure exposition au public et que cela dopera ses ventes. Un petit coup de fouet dont l'entreprise aurait bien besoin, puisqu'elle affichait des pertes annuelles de 56 millions de dollars en 2014 et de 58 millions de dollars en 2015, sur un chiffre d'affaires de respectivement 255 et 400 millions de dollars. La société est également endettée à hauteur de 1,2 milliard de dollars.
Une acquisition coûteuse
Si ces synergies ne sont pas chiffrées pour le moment, Tesla Motors est prêt à mettre une jolie somme sur la table pour voir cette transaction réussir. La première offre du constructeur se situe entre 2,59 et 2,79 milliards de dollars, soit une prime de 21 à 30 % par rapport à la capitalisation boursière de SolarCity.
En pratique, Tesla ne sortirait pas un centime de ses caisses, un simple échange d'actions étant prévu, à raison de 0,122 à 0,131 action Tesla Motors pour chaque action Solar City. Elon Musk étant le président du conseil d'administration de SolarCity, il n'aura normalement aucune difficulté à convaincre Lydon Rive, l'actuel PDG de SolarCity et accessoirement cousin du milliardaire.
Musk au secours de Musk ?
L'annonce n'a guère été appréciée du côté des investisseurs de Tesla, qui ont fait connaître leur mécontentement avec une chute brutale de 13 % du cours de l'action du constructeur automobile. Certains voient dans cette opération un moyen pour Elon Musk de sauver tant qu'il en est encore temps sa participation de 22,2 % dans SolarCity. Le fabricant de panneaux solaires a en effet vu son cours chuter de 58 % en 2016, passant de plus de 52 dollars à 21 dollars environ.
Le timing de l'opération n'est pas très heureux. La situation de SolarCity ne va pas en s'améliorant et l'entreprise a même annoncé dès le premier trimestre que certains de ses objectifs 2016 ne seront pas tenus faisant alors plonger le cours de son action sous les 20 dollars. Si les activités de SolarCity continuent de décliner ainsi, Tesla aurait pu attendre encore un peu pour croquer la société à moindre coût, dans quelques mois, mais cela n'aurait probablement pas arrangé son patron qui préfère visiblement s'éviter une « RUD » de plus.