Un député craint que Google Street View puisse aider les cambrioleurs

Floutage de gueule
Droit 3 min
Un député craint que Google Street View puisse aider les cambrioleurs

Proposé en France depuis 2008, Google Street View continue de susciter des inquiétudes chez les parlementaires. Le député Thierry Lazaro (LR) vient d’interpeller le ministre de l’Intérieur, craignant que le célèbre outil porte atteinte à la vie privée des Français et aide de surcroît les cambrioleurs.

Le service développé par le géant de l’internet se révèle extrêmement pratique dès lors qu’il s’agit de repérer un itinéraire. Google Street View, comme son nom l’indique, permet en effet de « se promener » virtuellement dans une rue. Le député Thierry Lazaro s’inquiète toutefois des moyens déployés par la firme américaine pour réaliser de telles images (généralement prises avec les fameuses « Google Car »).

L’élu craint que les techniques utilisées par Google « permettent de collecter des informations et des images qui peuvent être de nature à constituer d'une part, des atteintes à la vie privée et d'autre part, des sources d'information pour des personnes animées de mauvaises intentions ». Le problème est loin d’être nouveau : même si le géant américain floute en principe les visages des personnes se trouvant dans la rue (ou les plaques d’immatriculation des voitures), quelques bugs subsistent parfois... Les outils de Google ont d’autre part déjà été pointés du doigt en ce qu’ils servent parfois aux cambrioleurs.

Un risque « limité » d’utilisation par les cambrioleurs selon la Place Beauvau, en 2010

Au travers d’une question écrite publiée ce matin au Journal officiel, Thierry Lazaro invite le ministre de l’Intérieur à lui indiquer « les mesures qu'il compte prendre pour encadrer l'utilisation de ces techniques ». En attendant le retour de Bernard Cazeneuve, lequel dispose – en théorie – de deux mois pour revenir vers le député, citons cette réponse ministérielle à une question écrite similaire, datant de 2010, dans lequel la Place Beauvau expliquait que les outils de Google étaient a priori soumis aux règles de droit commun en matière de prises d'images. En clair, les pratiques du géant de l’internet sont autorisées à condition de ne pas porter atteinte au droit au respect de la vie privée posé par l’article 9 du Code civil, et au 2° de l'article 226-1 du Code pénal, qui interdit de réaliser ou diffuser des images de personnes « se trouvant dans un lieu privé » sans leur consentement.

« Même en l'absence de législation encadrant la prise d'images concernant des biens mobiliers ou immobiliers, il semble prématuré de légiférer en ce domaine sans disposer du recul nécessaire et ce d'autant que les images n'étant pas diffusées en temps réel, le risque de les utiliser à des fins de cambriolage est limité », concluait le ministre de l’Intérieur de l’époque, Claude Guéant.

Possibilité de demander un floutage intégral de sa voiture, sa maison ou son corps

Contacté par nos soins, Google France n’a pas souhaité faire de commentaire, le géant de l’internet se contentant de vanter les « politiques de confidentialité très fortes » appliquées à Street View et Maps. « En plus du floutage appliqué automatiquement aux visages et aux plaques d'immatriculation sur les images publiées par Google, nous pouvons aussi flouter intégralement un véhicule, une maison ou une personne en réponse à une telle demande » indique ainsi l’entreprise. Pour ce faire, l’internaute est invité à cliquer sur « Signaler un problème », en bas à droite des pages de Google Street View.

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