New York approuve le rachat de Cablevision par Altice, sous conditions

New York ne s'est pas l'SFR
Economie 3 min
New York approuve le rachat de Cablevision par Altice, sous conditions
Crédits : Ecole Polytechnique Université Paris-Saclay / CC BY SA 2.0 (Photo recadrée)

Le dossier traîne depuis maintenant près de neuf mois, mais Altice va pouvoir le fermer une bonne fois pour toutes. Le dernier obstacle qui s'opposait à son rachat de Cablevision vient d'être levé par la municipalité de New York qui n'a pas donné son feu vert avant d'obtenir quelques concessions.

En septembre 2015, Altice annonçait le rachat de Cablevision, le quatrième cablo-opérateur américain en termes de clientèle, pour un montant s'élevant à 17,7 milliards de dollars. Il compte un total de 3,129 millions de clients pour 5,09 millions de prises installées et réalise un chiffre d'affaires annuel de 6,5 milliards de dollars, dont il parvient à dégager 175 millions de dollars de bénéfices nets. L'opérateur est par ailleurs lourdement endetté à hauteur de 9,55 milliards de dollars.

Les autorités américaines ont fait durer le plaisir

Depuis cette date, les autorités fédérales (FCC) et locales (municipalité de New York) ont joué la montre avant de rendre leur avis sur cette fusion. Le régulateur des télécoms, la FCC, a attendu le dernier jour du temps qui lui était imparti avant de donner son feu vert à cette transaction, sans faire de vagues.

La Public Service Commission de New York était quant à elle bien moins docile. Et pour cause : elle pouvait à elle seule geler la transaction en vertu d'un contrat de franchise signé avec la ville prévoyant un droit de regard sur tout rachat intégrant une contrepartie en cash.  Maya Miley la responsable juridique de la mairie s'interrogeait en décembre dernier sur le bien-fondé de cette opération et sur les avantages apportés aux citoyens : « Altice parle d'environ 900 millions de dollars de synergies. Soit, mais qu'est-ce qui va en pâtir ? Comment cela va toucher l'économie new-yorkaise et la qualité des services ? ».

De son côté, l'opérateur vantait à ce moment-là devant la FCC ses investissements en France, non sans gonfler certains chiffres. « Après avoir acquis le contrôle de Numericable, un câblo-opérateur européen, en 2013, le réseau en France a été amélioré afin de passer d'un débit de 1 Mbps en 2013 à 100-200 Mbps aujourd'hui », s'enorgueillait ainsi Altice. Sans éclater de rire.

New York impose ses conditions

Big Apple vient finalement de donner son feu vert en imposant de nombreuses conditions à Altice. La municipalité chiffre les efforts demandés au groupe à hauteur de 243 millions de dollars. La plus coûteuse des clauses oblige Altice à « créer une nouvelle offre d'accès au haut débit avec une vitesse de 30 Mb/s pour 14,99 dollars par mois, accessible aux ménages à bas revenus recevant certaines aides fédérales, soit un nombre estimé à 600 000 foyers dans la zone de la franchise ». En sachant que l'ARPU de Cablevision est de 155,88 dollars, ce prix représente un effort très important pour l'opérateur en termes de marges. 

Toujours afin de faciliter l'accès au haut débit, New York exige d'Altice que l'offre bas de gamme de Cablevision avec un accès simple à Internet, une antenne de télévision offerte et un accès gratuit aux hotspots Wi-Fi du groupe pour 24,95 dollars par mois soit maintenue. L'opérateur devra la laisser au catalogue sans toucher à son tarif pendant au moins deux ans pour les nouveaux clients et trois ans pour les abonnés actuels. De plus, le débit proposé devra doubler pour passer de 5 à 10 Mb/s. 

La municipalité insiste également sur la modernisation et l'extension du réseau câblé de la ville. Les débits maximums offerts par Cablevision devront tripler d'ici fin 2017 afin d'atteindre 300 Mb/s contre 101 Mb/s actuellement. Pour la municipalité, cela doit passer par « un déploiement de la fibre optique plus profondément dans son réseau ». Altice doit en outre s'engager à terminer le déploiement entamé dans certaines zones. Enfin des engagements doivent être pris concernant l'emploi, Altice devant maintenir au moins 14 boutiques pendant deux ans et aucune des fermetures éventuelles doit se traduire par des licenciements ou des réductions involontaires d'effectifs. Un sacré casse-tête pour l'entreprise.

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