Zelda : Breath of the Wild monopolise l’E3 de Nintendo

Nintendo est également présent à l'E3 avec un stand géant quasi exclusivement consacré à The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Le futur blockbuster de l'éditeur nippon fait l'objet de toutes les attentions à Los Angeles, et la marque en profite pour en jouer.

Nintendo fait toujours les choses un peu différemment de ses concurrents. À l'E3, pendant que certains misent tout sur des conférences d'une ou deux heures pour montrer leurs prochaines nouveautés, le géant nippon aime faire durer le plaisir. Ainsi, tout au long de l'E3, il organise de longues sessions vidéo dans son « Treehouse » installé dans un coin de son stand. Dans ces vidéos, on peut voir des développeurs se lancer dans de longues démonstrations de gameplay et nous vous laissons deviner quel titre en a le plus profité. 

Pokémon Lune et Soleil s'incrustent

Fort logiquement, les premières minutes de diffusion du Treehouse sont consacrées au prochain Zelda, qui a désormais un nom : The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Un nom aussi joli que la bande-annonce de 3 minutes qui nous a été proposée. On y découvre de grandes étendues vertes, des forêts, des plaines, des champignons (moins détaillés que ceux montrés par Bethesda deux jours plus tôt), un Link chevauchant un fier étalon et on en passe. Bref, tout juste assez pour mettre le spectateur en appétit. 

C'était sans compter sur Reggie Fils Aime, le président de Nintendo of America. Le dirigeant explique qu'avant de nous donner notre dose d'images de Zelda, il a autre chose à nous montrer. S'en sont suivies les 60 minutes les plus frustrantes de tout l'E3. Nous avons eu en effet droit à 43 minutes (on a chronométré) de démonstration de gameplay sur Pokémon Lune & Soleil. 43 minutes où la seule phrase qui nous venait en tête se résumait à « il faut finir ton assiette de Pokémon si tu veux du Zelda en dessert ».

Ce fut l'occasion de découvrir en détail les améliorations apportées à cette nouvelle génération de jeux Pokémon. En combat, Nintendo a voulu offrir aux dresseurs un accès plus facile aux informations importantes. Il devient donc possible de voir en un clin d'œil quelles altérations d'état et de caractéristiques a subi tel ou tel combattant. Des raccourcis font également leur apparition, un appui sur Y par exemple, lance une pokéball.

De nouvelles bestioles feront aussi leur apparition et l'éditeur en a dévoilé trois. Manglouton, une espèce de furet avec un sourire carnassier et la mèche peroxydée de Donald Trump, Picassaut, qui n'a rien à voir avec Pikachu puisque c'est en fait un pic-vert et Larvibule qui comme son nom l'indique est une larve avec des mandibules (ils sont allés le chercher très loin celui-là). 

Il est enfin question d'un nouveau mode : « Battle Royal » où quatre dresseurs s'affronteront en mode chacun pour soi. Le but n'est pas d'être le dernier survivant, mais d'être celui qui aura mis le plus de pokémons adverses KO en leur infligeant le coup de grâce. Un mode sur lequel on pourra mettre la main dès le lancement de Pokemon Lune et Pokémon Soleil, le 18 novembre prochain sur 3DS. 

Vous reprendrez bien encore un peu de Pokémon ?

Nintendo avait encore d'autres annonces Pokémon dans son sac. Vous vous souvenez de Pokémon Go, ce jeu développé par l'équipe qui s'était occupée d'Ingress chez Google ? Ce n'est pas une arlésienne. Nintendo a en effet confirmé le lancement dès le mois prochain sur Android et iOS de ce qui sera son véritable premier jeu mobile (Miitomo étant une application sociale). L'application sera gratuite, mais des micro-transactions seront très certainement au programme.

Les joueurs devront parcourir le monde (le vrai), smartphone en poche en espérant croiser des bestioles à capturer. Chaque pokémon récupéré augmente son score, qui détermine quelles créatures peuvent apparaître sous nos pas. Si, au départ, il ne faudra pas espérer croiser mieux que de vulgaires asticots, Nintendo promet qu'avec un peu d'assiduité, les pokémons légendaires s'offriront à vous un jour ou l'autre. Bien évidemment, les créatures n'apparaissent pas n'importe où. Si vous souhaitez trouver un pokémon de type eau, vous aurez intérêt à vous trouver près d'un lac ou d'une rivière. 

Quant au bracelet Pokémon Go Plus, présenté il y a quelques mois, son prix a été également dévoilé : 34,99 dollars et probablement autant d'euros. Il se connecte en Bluetooth au smartphone du joueur et le tient informé de ce qu'il s'y passe à l'aide d'une LED de notification et de vibrations. 

Zelda fait sa révolution

Comme pour se faire pardonner de sa parenthèse Pokémon, Nintendo a ensuite diffusé – tenez-vous bien – 4h20 de vidéos consacrées à The Legend of Zelda : Breath of the Wild, qui sortira l'an prochain sur Wii U et sur NX. Autant dire que tous les aspects du gameplay du titre ont largement été passés en revue. Et ce nouvel opus marque une profonde rupture avec les volets précédents. 

Breath of the Wild semble en effet piocher son inspiration dans une longue liste de jeux à succès (peut-être trop longue ?), dont il pioche allègrement dans les mécaniques. Vous aimez le système d'avant-postes à conquérir de n'importe quel jeu Ubisoft ? Vous allez être servis. Votre pêché mignon consiste à récolter (ou chasser) votre propre nourriture avant de la cuire au coin du feu dans votre jeu de survie préféré ? Zelda le permet. Vous ne jurez que par Skyrim, ses grandes étendues et la liberté offerte pour venir à bout du scénario ? Nintendo a quelques atouts à faire valoir. Si vous vous trouvez dans une zone glaciale et que vos vêtements ne sont pas adaptés au froid, vous prendrez des dégâts, un peu comme dans Ark : Survival Evolved (les dinosaures en moins). Et il y aura évidemment des Amiibo.

L'éditeur a néanmoins apporté quelques modifications bienvenues aux canons établis par ces titres. Si, à la façon d'un jeu Ubisoft, la carte est truffée de petits secrets à découvrir, elle n'est pas polluée pour autant par des milliers de marqueurs. Si une zone vous est inaccessible et peut selon vous cacher un trésor, c'est à vous de placer le marqueur en vous disant que vous retenterez votre chance plus tard avec un grappin ou en vous servant d'un bouclier comme luge. 

Des combats revus avec des mécaniques intéressantes

Le système de combat a également évolué dans d'importantes proportions. Les habitués de Wind Waker devraient toutefois retrouver rapidement leurs marques puisque le système d'esquives figeant le temps pour permettre le placement de gros combos fait son retour. 

Link peut également utiliser une large variété d'armes mais celles-ci ont une fâcheuse tendance à se détruire très rapidement. Pas question donc de partir à l'aventure avec une petite dague et en se disant qu'elle fera l'affaire jusqu'à la fin d'un donjon. Heureusement, les ennemis en laissent suffisamment derrière eux pour que cela ne soit pas handicapant. Chaque arme dispose bien évidemment de caractéristiques qui lui sont spécifiques (dégâts, vitesse, effets de zone...). Il est également possible de se battre à dos de cheval. 

Certains adversaires disposent en outre de mécaniques originales. Si vous combattez un squelette et le décapitez, son corps partira à la recherche de sa tête, à moins que vous ne la détruisiez. Si vous en affrontez plusieurs, un squelette pourra très bien prendre la tête d'un de ses camarades tombés au sol pour poursuivre le combat. Les bras des squelettes peuvent également servir d'armes, mais ils remueront pour essayer de retrouver leur corps.  

Liberté, liberté chérie

Selon Eiji Aonuma, le producteur du titre, la liberté offerte au joueur est telle qu'il pourrait, s'il le souhaite, se rendre directement au combat contre le boss final du jeu quelques minutes seulement après le début de l'aventure. « Il faudrait être un très bon joueur ou être un peu fou pour le faire, mais ce n'est pas impossible. J'ai crée ce jeu ainsi » résume-t-il à nos confrères de Polygon. 

Il y a un domaine dans lequel se distingue Breath of the Wild : celui de la taille de son univers. Lors de ses démonstrations Nintendo s'est surtout concentré sur une seule zone, qui peut déjà sembler immense mais ne représente en réalité qu'une petite partie du monde explorable par Link. Pour ceux qui ont déjà pu toucher à Xenoblade sur Wii U, nous nous trouvons ici sur une échelle similaire.

Link peut surtout interagir avec ce monde de toutes sortes de façons. Un canyon vous semble infranchissable ? Peut-être qu'en abattant un arbre proche il pourra servir de pont de fortune. Si vous avez besoin de prendre de la hauteur, vous pouvez également tenter de faire un feu et profiter de l'air chaud pour prendre de la hauteur avec un parapente. Si vous avez du mal à atteindre un objet métallique, un aimant pourra peut-être résoudre ce problème. 

C'est encore loin 2017 ?

Le pari de Nintendo consistant à miser tout son E3 (ou presque) sur Zelda était risqué, mais force est de constater qu'il s'agissait tout simplement du meilleur atout dans la manche de l'éditeur. Le reste des annonces de l'éditeur ne faisant tout simplement pas le poids, n'en déplaise aux amateurs de Pokémon, de Yo-Kai Watch, ou de Paper Mario. 

Il est à noter que Nintendo assure avoir fait l'ensemble de ses démonstrations sur la version pour Wii U du jeu. Graphiquement, le résultat est très satisfaisant et semble pousser la console dans ses derniers retranchements, même si les détails affichés à l'écran ne sont pas toujours très fins (ce qui offre néanmoins une esthétique très agréable au titre). La marge de progression sur ce plan reste conséquente pour une nouvelle console dont on attend que ses performances excèdent nettement celles de la Wii U, augmentant encore un peu l'attrait du titre. 

Il ne reste plus maintenant qu'à attendre sagement 2017, en espérant que la NX arrivera rapidement puisque la logique voudrait que le titre fasse partie de son catalogue au lancement, et dans ces circonstances, les six prochains mois paraîtront longs. En attendant, voilà l'intégralité des 4h20 de vidéos diffusées par Nintendo sur The Legend of Zelda : Breath of the Wild sur son Treehouse.