Un sénateur veut instaurer des référents « comportement numérique » dans les entreprises

Un sénateur veut instaurer des référents « comportement numérique » dans les entreprises

On échappe de peu au digital

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

10/06/2016 4 minutes
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Un sénateur veut instaurer des référents « comportement numérique » dans les entreprises

Afin que le droit à la déconnexion prévu par le projet de loi El Khomri soit bien respecté, un sénateur socialiste veut obliger les entreprises de plus de 100 salariés à nommer un référent « comportement numérique » au sein de leur DRH.

Tandis que les manifestations à l’encontre de la loi Travail se poursuivent, le Sénat s’apprête à examiner le fameux texte – à partir de lundi. Au total, ce sont quasiment 1 000 amendements qui ont été déposés en vue des débats en séance publique. Quelques-uns portent sur l’article 25, censé introduire un « droit à la déconnexion » en France, afin que les travailleurs ne soient pas trop sollicités dans leur vie privée pour des motifs professionnels – emails, appels téléphoniques, etc.

En commission, les sénateurs ont d’ores et déjà limité la longueur du dispositif adopté (à coup de 49-3) par l’Assemblée nationale. « L’exercice du droit à la déconnexion des salariés dans l’utilisation des outils numériques, en vue d’assurer le respect des temps de repos et de congé », devra ainsi faire l’objet d’une négociation annuelle à partir de 2017. Et ce dans chaque entreprise. Il n’est de ce fait plus précisé que l’objectif est aussi de protéger la « vie personnelle et familiale » des travailleurs, ni que les modalités d’exercice de ce droit à la déconnexion devront obligatoirement prendre la forme, dans les sociétés de 50 salariés et plus, d’une charte prévoyant au moins des « actions de formation et de sensibilisation à un usage raisonnable des outils numériques ».

En revanche, l’équilibre de cet article est maintenu : en cas de désaccord, c’est l’employeur qui aura le dernier mot. C’est lui qui déterminera, seul, s’il convient de bloquer les mails de son personnel durant certaines plages horaires, de former ses cadres managériaux, ou autre.

Un référent désigné au sein des DRH

Mais pour que le droit à la déconnexion des salariés soit bien appliqué sur le terrain, le sénateur Gaëtan Gorce (PS) demande à ce qu’un « référent » soit spécialement nommé à cet effet auprès de la direction des ressources humaines des entreprises de plus de 100 salariés. Avare en justifications, le parlementaire explique simplement que son amendement « vise à instaurer la désignation d'un référent « comportement-numérique » auprès des DRH des entreprises de plus de 100 salariés afin qu'il veille au respect du droit à la déconnexion nouvellement accordé aux travailleurs et accompagne les salariés dans leur usage, parfois menaçant pour leur santé, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication ».

L’élu renvoie toutefois à un futur décret en Conseil d’État le soin de préciser les modalités de désignation de ces référents. On devine néanmoins que ceux-ci seraient nommés parmi le personnel existant, sans que cela empiète trop sur leurs missions habituelles.

Visions opposées sur le droit à la déconnexion

Si le gouvernement prône d'une manière plus générale un retour à la version de l’Assemblée nationale sur le droit à la déconnexion, les sénateurs PS souhaitent enfin apporter leur grain de sel au travers d’un amendement précisant expressément que « le fait de ne pas être connecté à un outil numérique professionnel pendant les temps de repos et de congé ne constitue pas une faute ni un motif de licenciement ».

À l’inverse, le centriste Olivier Cadic réclame la suppression pure et simple de l’article 25, estimant qu’il est inutile d’ajouter des mesures en matière de droit à la déconnexion. « Si le salarié est contraint d’utiliser les différents moyens numériques en dehors d’un cadre conventionnel ou légal, il a déjà la possibilité de saisir la justice » clame l’élu dans son exposé des motifs.

Écrit par Xavier Berne

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Sommaire de l'article

Introduction

Un référent désigné au sein des DRH

Visions opposées sur le droit à la déconnexion

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Commentaires (15)


« Si le salarié est contraint d’utiliser les différents moyens numériques en dehors d’un cadre conventionnel ou légal, il a déjà la possibilité de saisir la justice »

Mais bien sûr <img data-src=" />

Mieux vaut un bon prud’homme contre sa boite pour un mail reçu à 21H00, qu’un petit encadrement pour le respect du repos - ou déconnexion - du salarié (je crois qu’en Allemagne c’est parfaitement respecté, contrairement à ce qui se passe en France : réunions à pas d’heure, présentéisme intensif, arpentage de couloirs, réponses à des mails le WE, etc.)








kade a écrit :



« Si le salarié est contraint d’utiliser les différents moyens numériques en dehors d’un cadre conventionnel ou légal, il a déjà la possibilité de saisir la justice »



 Mais bien sûr <img data-src=">  

Mieux vaut un bon prud'homme contre sa boite pour un mail reçu à 21H00, qu'un petit encadrement pour le respect du repos - ou déconnexion - du salarié (je crois qu'en Allemagne c'est parfaitement respecté, contrairement à ce qui se passe en France : réunions à pas d'heure, présentéisme intensif, arpentage de couloirs, réponses à des mails le WE, etc.)








Les "nouvelles" familles du travail (corvéable à tout heure)<img data-src=">(connexions diaboliques)<img data-src=">


« référent » soit spécialement nommé à cet effet auprès de la direction des ressources humaines des entreprises



Nous sommes un plein fascismes rose http://www.upr.fr/actualite/fascisme-rose-emmanuel-todd-valide-analyse-dil-y-a-6…



Les commisaires politique de la bien-pensance en entreprise : bientôt chez nous, à notre table ?



https://fr.wikipedia.org/wiki/Commissaire_politique


“droit” a la déconnexion au milieu, du fait de ce droit, d’un devoir de connexion le reste du temps…

Une belle évolution qui va dans le sens de la protection des travailleurs pour protéger leur &nbsp;«&nbsp;vie personnelle et familiale&nbsp;».

&nbsp;


c’est un troll ? enfait je vois pas en quoi c’est sensé être dans la loi ; car il est déjà sensé être clair pour des ouvriers / salariés hors cadre : Temps de travail = contrat si + = heures suppl : tu réponds en dehors de ton temps de travail tu passes ça en heure suppl ; si le patron il est pas content tu vas aux prud’hommes pour abus


edit : j’ai mal gouté le 2nd degrés ; désolé :o


Est-il envisageable que nos élus/gouvernants nous fassent un peu confiance ? Qu’ils arrêtent de légiférer sur notre vie quotidienne ? Et qu’ils s’occupent des problèmes régaliens qui sont nombreux ? Non ?



(Mince, je dois être trop libéral.)


LE sous-titre qui tue&nbsp;&nbsp; …&nbsp;&nbsp; deux fois !



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Vin Diesel a écrit :



LE sous-titre qui tue&nbsp;&nbsp; …&nbsp;&nbsp; deux fois !



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Et l’intérêt de mettre des gants&nbsp;<img data-src=" />



pas de mal&nbsp;<img data-src=" />


&nbsp; Honnêtement, ça devrait être le peuple de s’occuper de leur cas.

Je n’ai plus aucune confiance dans leur décisions.

Nous ne somme plus dans une démocratie est cela m’attriste

https://www.youtube.com/watch?v=8Y9NOYz7lJg


Les entreprises de moins de 100 salariés (qui constituent la grande majorité des entreprises françaises) remercient ce monsieur, qui fait preuve d’une connaissance poussée du sujet.


une bonne monarchie constitutionnelle :o ( sans troll )








127.0.0.1 a écrit :



Est-il envisageable que nos élus/gouvernants nous fassent un peu confiance ? Qu’ils arrêtent de légiférer sur notre vie quotidienne ? Et qu’ils s’occupent des problèmes régaliens qui sont nombreux ? Non ?



(Mince, je dois être trop libéral.)





Quoi? Laisser les gens faire des choix en tant qu’adultes et en être responsables? Mais tu es fou!

Heureusement que ce sénateur, qui connaît parfaitement la vraie vie de tous les jours en entreprise et maîtrise sur le bout des doigts le numérique, est là pour nous envoyer une pluie de bisous législative en décidant pour nous de ce que l’on doit faire.

Non, on a besoin de plus de bureaucratie, de plus de papiers, de référents en tout genre, pour tous les actes de la vie en entreprise et en dehors, parce que sinon, comment prendre une décision? Comment faire une action sans avoir vérifié qu’une haute instance quelque part n’a pas donné son aval dans un document administrative quelconque?



(désolé, ça m’énerve profondément l’infantilisation)





le sénateur Gaëtan Gorce (PS) demande à ce qu’un «&nbsp;référent&nbsp;» soit spécialement nommé à cet effet auprès de la direction des ressources humaines des entreprises de plus de 100 salariés





Nous avons&nbsp; :




  • 577 député-e-s

  • 48 sénateurs-trices



    Je propose qu’on commence donc par eux, parce quà chaque fois que les textes touchent au numérique, on constate leur désert de connaissances sur le sujet <img data-src=" />