Le gouvernement veut une loi sur la fiscalité du numérique en 2013

Le gouvernement veut une loi sur la fiscalité du numérique en 2013

Marini, la sortie

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Marc Rees

Publié dans

Droit

27/11/2012 4 minutes
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Le gouvernement veut une loi sur la fiscalité du numérique en 2013

Le député Philippe Marini (UMP) a finalement retiré son amendement sur la fiscalité du numérique, présenté dans le cadre du projet de loi de finances pour 2013. Ce recul intervient après que Jérôme Cahuzac ait fait connaître l'intention du gouvernement de légiférer dans ce secteur en 2013.

 Philippe Marini (juillet 2012, photo MR)

 

Jérôme Cahuzac, ministre délégué en charge du Budget, s’est dit défavorable à l'amendement de Philippe Marini, hier lors des discussions devant le Sénat. Le locataire de Bercy a également indiqué que le gouvernement a l’intention de légiférer sur la fiscalité du numérique en 2013.

 

Le dispositif de l'amendement proposé par le sénateur UMP reprenait les grandes lignes de sa proposition de loi « pour une fiscalité numérique neutre et équitable », déposée le 19 juillet dernier. L’amendement proposait qu’à partir d’un certain seuil d’activité, les entreprises étrangères déclarent leur activité en France, soit via un référent fiscal soit en optant pour un régime de déclaration des services fournis par voie électronique.

 

Venait ensuite le volet strictement fiscal qui s'applique à toutes les entreprises, avec une taxation sur la publicité en ligne et une taxation sur les services de commerce électronique (Tascoé), toujours à partir de certains seuils d’activité.

 

La première taxe était due par ceux qui assurent la région des services de publicité afin, selon le sénateur, d’éviter le risque de délocalisation. Ces régies auraient été taxées selon deux barèmes : 0,5 % entre 20 millions et 250 millions d’euros, et 1 % au-delà. L’autre taxe visait cette fois les services de commerce électronique. Son barème ? 0,25 % à partir de 460 000 euros de chiffres d’affaires annuel.

Une taxation contestée dans ses modalités

Le dispositif avait été contesté par le secteur dès cet été. « Le e-commerce n’est pas un eldorado financier pouvant supporter le poids d’impôts destinés à compenser les baisses de recettes fiscales », faisait par exemple valoir Marc  Lolivier, délégué général de la Fevad, la fédération des entreprises de vente à distance. « La création de cette taxe, unique en Europe, aura pour effet de décourager les investissements et de ralentir la création d’emplois dans le secteur. Pire, elle risque même de fragiliser la situation financière de nombreuses entreprises françaises, notamment parmi les PME, et d’hypothéquer ainsi leur formidable potentiel sur le plan de l’emploi et de l’activité économique ».

 

Le Conseil du Commerce de France n'était pas plus tendre : « taxer le e-commerce, c’est taxer deux fois le commerce » estimait-t-il, puisque de nombreux commerçants ont fait d’Internet un canal complémentaire de leur activité. Ils auraient été taxés au titre de l’Impôt sur les sociétés puis sur les activités en ligne.

 

Pour la FEVAD, la proposition Marini s’est trompée de cible puisque le motif initial reste de frapper les GAFA, Google Amazon, Facebook, et Apple. Or, « si le but est d’atteindre ces acteurs, pourquoi aller créer une nouvelle taxe dont on sait qu’elle pèsera d’abord et avant tout sur les entreprises implantées en France, sur celles qui contribuent déjà le plus aux recettes fiscales, au risque de dégrader encore plus leur compétitivité et d’hypothéquer leur avenir ? »

 

Hier, au Sénat, le sénateur Louis Duvernois a noté qu'à ce jour, « PagesJaunes Groupe et Google France, avec des chiffres d'affaires comparables - 1,1 milliard d'euros et 1,4 milliard d'euros - et des rentabilités similaires, paient respectivement 126 millions d'euros et 5 millions d'euros d'impôt sur les sociétés ».

Écrit par Marc Rees

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Une taxation contestée dans ses modalités

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Commentaires (12)


En résumé : on veut des sous, des sous, PLEIN DE SOUS <img data-src=" /> <img data-src=" />




« taxer le e-commerce, c’est taxer deux fois le commerce » estimait-t-il, puisque de nombreux commerçants ont fait d’Internet un canal complémentaire de leur activité. Ils auraient été taxés au titre de l’Impôt sur les sociétés puis sur les activités en ligne.





il est temps d’ouvrir un catalogue des “marinades” <img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



C’est les petits indépendants et les PME qui en souffrirait le plus, quitte à ce qu’ils sombrent dans la faillite, dire que les décisions sont prises par ce genre d’incompétent total <img data-src=" /><img data-src=" />








Gleipnir a écrit :



En résumé : on veut des sous, des sous, PLEIN DE SOUS <img data-src=" /> <img data-src=" />





Soit on taxe, soit on arrête de financer l’éducation et on t’envoie bosser sur les chantiers plutôt que sur les bancs de l’école. Que préfères-tu ?



Après, il y a des façons plus intelligentes que d’autres de taxer.





PagesJaunes Groupe et Google France, avec des chiffres d’affaires comparables - 1,1 milliard d’euros et 1,4 milliard d’euros - et des rentabilités similaires, paient respectivement 126 millions d’euros et 5 millions d’euros d’impôt sur les sociétés



Et Montebourg fait quoi dans ce cas là ?



Il fera pression sur le ministère des finances/impôts pour avoir une égalité de traitement, ou il conseillera aux citoyens de consommer “Made in France” ?


Au fait, taxer le commerce en ligne uniquement, c’est pas “inéquitable”(je trouve plus le mot dans mon cloud cervical<img data-src=" />) et donc, ça serait rejeté par le conseil des “sages”?


Perso, j’ai appellé mon centre d’impôts pour leur expliquer que j’avais des revenus issus de la pub sur un de mes sites et d’autres revenus issus de la vente d’une application sur un Goole/Apple store quelconque en tant que particulier. Et qu’en tant que citoyen responsable je voulais les déclarer en tout honnêteté.



Ben je vous conseille l’expérience (ou pas) ; ça vaut le détour rien que pour le comique de situation.

Dans mon cas j’ai finit par m’entendre dire qu’il valait mieux que je ne déclare pas ces revenus car non seulement il n’y avait aucun moyen de rentrer dans les ‘catégories’ disponibles, mais qu’en plus déclarer dans une (forcément) mauvaise catégorie m’amènerait à subir un redressement fiscal.



Bref, ce n’est qu’une expérience individuelle isolée (quoique), et ce n’est certainement pas ça qui va mettre les finances du pays à flot. Mais ça laisse à minima entrevoir le retard qu’on a dans le domaine.








HarmattanBlow a écrit :



Soit on taxe, soit on arrête de financer l’éducation et on t’envoie bosser sur les chantiers plutôt que sur les bancs de l’école. Que préfères-tu ?



Après, il y a des façons plus intelligentes que d’autres de taxer.







Le souci en soit n’est pas de taxer… c’est le surplus de taxe.

Il y a déjà des taxes de tous les côtés, on ne sait d’ailleurs pas toujours clairement à quoi elles sont destinées, et plutôt que de faire les choses intelligemment en regardant où sont les soucis, on cherche juste où en mettre de nouvelles.



Ça me fait clairement penser à une appli métier vieillissante de ma boîte qui représente près de 40% de notre CA : à force de coller rustine sur rustine, développer spécifique sur spécifique, il y a peu de monde qui arrive à avoir suffisamment de recul pour savoir sur quel nœud tirer pour résoudre un souci.

On voit clairement le mur arriver à toute vitesse, donc on met en chantier une nouvelle appli prenant en compte les paramètres qu’on avait ignorés/dont on avait pas connaissance il y a 10 ans.



La fiscalité, c’est un peu ça : un gros sac de nœuds. Dès qu’il y a un bout de ficelle qui dépasse, on recolle une autre pelote dessus et on cache le reste sous le tapis.



(et je ne parle même pas de la fiscalité européenne, qui essaye tant bien que mal d’harmoniser tout ça, en se faisant sciemment ignorée).



Et puis d’ailleurs, il faut dire ce qui est : dès qu’on touche au numérique, il faut avouer que ça tombe toujours à côté de la plaque.









Gleipnir a écrit :



[…]

Et puis d’ailleurs, il faut dire ce qui est : dès qu’on touche au numérique, il faut avouer que ça tombe toujours à côté de la plaque.







Ben faut dire aussi que la majorité des règles fiscales sur le numérique sont dictées par des personnes qui n’y connaissent pas grand chose voir rien du tout <img data-src=" />

Et les seules personnes qui ont des compétences dans le domaines et donnent des idées intelligentes sont totalement ignorées. <img data-src=" />









brazomyna a écrit :



Perso, j’ai appellé mon centre d’impôts pour leur expliquer que j’avais des revenus issus de la pub sur un de mes sites et d’autres revenus issus de la vente d’une application sur un Goole/Apple store quelconque en tant que particulier. Et qu’en tant que citoyen responsable je voulais les déclarer en tout honnêteté.



Ben je vous conseille l’expérience (ou pas) ; ça vaut le détour rien que pour le comique de situation.

Dans mon cas j’ai finit par m’entendre dire qu’il valait mieux que je ne déclare pas ces revenus car non seulement il n’y avait aucun moyen de rentrer dans les ‘catégories’ disponibles, mais qu’en plus déclarer dans une (forcément) mauvaise catégorie m’amènerait à subir un redressement fiscal.



Bref, ce n’est qu’une expérience individuelle isolée (quoique), et ce n’est certainement pas ça qui va mettre les finances du pays à flot. Mais ça laisse à minima entrevoir le retard qu’on a dans le domaine.











Je suis HS… c’est quoi ton app?









coket a écrit :



Je suis HS… c’est quoi ton app?





Je confirme: t’es HS <img data-src=" />









brazomyna a écrit :



Je confirme: t’es HS <img data-src=" />









méchant <img data-src=" />





Le député Philippe Marini



il est aussi sénateur,c’est autorisé les cumuls de mandats ?