Accord Canal+/BeIn Sports : l'Autorité de la concurrence dit non

Pas d'bol-loré
Accord Canal+/BeIn Sports : l'Autorité de la concurrence dit non
Crédits : Leonardo Patrizi/iStock

L'autorité de la concurrence a rendu son verdict concernant l'accord de distribution exclusive conclu par Canal+ pour les chaînes de BeIn Sports. Il est négatif et la chaîne « cryptée » semble très mal digérer la nouvelle.

C'est l'heure de la soupe à la grimace chez Canal+. Depuis l'arrivée de Vincent Bolloré à la tête de Vivendi, le groupe fait face à de nombreuses déconvenues. Le nombre d'abonnés s'érode, la grille des programmes est chamboulée par les départs de nombreuses figures de la quatrième chaîne et les bénéfices ne seraient plus au rendez-vous selon les dires (contestés) de l'actionnaire principal. Aujourd'hui, un nouveau grain de sable est venu enrayer la machine.

Non c'est non

L'Autorité de la concurrence s'est penchée sur l'accord conclu entre Canal+ et BeIn Sports concernant la distribution en France des chaînes de ce dernier. Celui-ci devait permettre au groupe français de devenir l'unique canal de vente du bouquet de chaînes qataries, pourquoi pas en les couplant avec ses propres offres. Le contrat prévoyait selon Le Figaro le versement par le groupe Canal+ de 300 millions d'euros par an, une acquisition plutôt coûteuse. 

Seulement, Canal+ fait l'objet d'une « interdiction de distribution exclusive de chaîne sportive premium » décidée en septembre 2011, en raison de l'inexécution d'engagements pris par Canal+ et Vivendi lors de la prise de contrôle de TPS et CanalSatellite en 2006. Celle-ci est prévue pour durer cinq ans, et renouvelable une fois. Seule une « évolution significative des conditions de marché » pouvait permettre la levée de l'interdiction.

Pour Canal+ le fait qu'Altice a mis la main sur les droits de diffusion de la Premiere League anglaise est un mouvement significatif, puisqu'annonciateur de l'arrivée d'un troisième acteur de taille sur le marché des chaînes sportives. Par conséquent, le groupe a demandé une révision anticipée de son interdiction en soumettant une série d'engagements à l'Autorité. 

Celle-ci note de son côté que « que, comme en 2012, [Canal+] et beIN Sports détiennent les droits de diffusion de la quasi-totalité des compétitions sportives les plus attractives, en particulier en matière de droits du football (Ligue 1). La structure de marché, proche d'un duopole entre [Canal+] et beIN Sports, reste caractérisée par la dominance de [Canal+]. L'acquisition des droits de la Premier League anglaise par le groupe Altice, reste à ce jour une expérience isolée et ne démontre donc pas l'émergence d'une concurrence suffisante et pérenne sur le marché ». Game over, il n'en faut pas plus pour faire capoter le projet de la filiale de Vivendi. 

L'amertume de Canal+

Le Groupe Canal+ a réagi officiellement à la nouvelle et semble encaisser difficilement ce nouveau coup. Dans un communiqué, il explique prendre acte de cette décision et qu'il « devra donc travailler sur d’autres solutions pour faire cesser les pertes des chaînes françaises Canal+ ». 

Si ces pertes se situent réellement au même niveau que ce que décrit Vivendi, la chaîne va effectivement devoir réagir afin d'éviter que son actionnaire ne commette l'irréparable, en fermant définitivement boutique, comme il le laissait entendre il y a encore quelques mois.

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